Chenonceau en quelques mots
Chenonceau. Photo choisie par Monsieurdefrance.Com : mawgli via Depositphotos.
Surgissant au-dessus du cher, C’est un château de conte de fées. On s’attend à tout moment à voir débouler le prince charmant et on ne serait même pas étonné si la propriétaire vous disait qu’elle s’appelle Cendrillon. Chenonceau, c’est le château des dames parce qu’elles ont fait de lui cette merveille qui continue de nous émouvoir. Catherine Briçonnet sort le château du moyen-âge pour en faire une résidence de plaisance. Henri II roi de France, l’offre à la femme de sa vie. La sublime Dame de Poitiers, sa maitresse. C’est elle qui a l’idée de faire bâtir un pont pour relier le château à l’autre rive du Cher. Catherine de Médicis épouse de Henri II prend sa revanche à la mort de son mari. Elle chasse Diane et elle donne son allure actuelle au château en faisant couvrir le pont créé par sa Rivale. Ici, la reine veuve, vêtue de noir, domine la Cour. Elle sait tout grâce à son escadron volant, ces jolies femmes qui lui sont toutes dévouées et qu’elle envoie recueillir des confidences sur l’oreiller des amants qu’elle leur choisi. A Chenonceaux, passent aussi la Reine Margot, reine du plaisir, Marie Stuart la Reine décapitée, Louise de Lorraine Vaudémont la Reine blanche, veuve inconsolable de Henri III. Louise Dupin fait entrer Chenonceau dans le Siècle des Lumières, elle accueille ici Jean Jacques Rousseau. Ils y planchent sur les droits des femmes. Elle sauvera Chenonceau de la destruction en rappelant aux Révolutionnaires que le château est un pont et qu’un pont ça peut toujours servir. Château, pardon chapeau madame ! Plus tard, Madame Pelouze y montre ses pelouses au tout Paris. (Elle est bonne non ? Madame pelouze montre ses pelouses ?) Ensuite, la famille Menier, du célèbre chocolat Menier, prend le château en main. Elle le possède encore aujourd’hui. Avec elle, Chenonceau sera hôpital militaire pendant la 1ere guerre et pendant la 2nde guerre la Galerie deviendra un point de passage clandestin vers la Zone Libre. C’est de nos jours l’un des lieux touristiques les plus populaires de France. Ils sont plusieurs centaines de milliers chaque année à traverser le Cher et à s’offrir un voyage à travers l’histoire en visitant Chenonceau le Château des dames.
Ce que vous allez découvrir à Chenonceau
D'abord les jardins
Le château émergeant des jardins Renaissance. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Jérôme Prod'homme (c)
Le Parc aux ânes, la fermee, le potager aux fleurs et la galerie des atelages.
En arrivant vous commencerez vous trouverez une immense allée qui mène tout droit au château que vous devinerez au loin. Pensez à ne pas la prendre directement et faites des détours en suivant le plan qui est remis à l'accueil avec le ticket d'entrée. Sur votre droite vous découvrirez, par exemple, le "parc aux ânes" et vous verrez diverses animaux dans la petite ferme. C'est super pour les enfants notamment. On croise pas mal d'animaux sur le domaine, notamment des cygnes et des canards. Un peu plus loin se trouve le "potager aux fleurs", on y trouve énormément de plantes. Des petits panneaux vous indiquent leurs noms et on n'est jamais longtemps sans croiser un jardinier avec qui papoter. Il existe aussi un atelier floral avec des bouquets absolument magnifiques à découvrir. A faire absolument par les amateurs de plantes et de jardins. Vous pourrez continuerez ensuite vers la ferme et l'étonnante galerie des attelages qui permet de découvrir des "voitures hippomobiles", autrement dit des calèches ou même des charettes. C'est étonnant et on découvre l'ingéniosité de nos prédécesseurs.
Le labyrinthe et les fausses ruines
A gauche de la grande allée centrale se trouve un labyrinthe. Un endroit étonnant pour se perdre (avec plaisir !) et en découvrir la structure en osier vivant et une sorte de monument, qui fait penser à une porte, orné de magnifiques caryatides signées Jean Goujon qui se trouvaient autrefois au château et qui ont été remises au goût du jour ici au XIXe siècle, au moment de la mode des jardins romantiques. On découvre Pallas et Cybèle d'un côté, Hercule et Appolon de l'autre. On peut faire de très chouettes photos, faites le détour même si le château vous tente tellement que vous voudriez y aller tout de suite.
Le monument du labyrinthe. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Jérôme Prod'homme (c)
Les jardins d'aujourd'hui
A découvrir également avant d'aller visiter le château (ou au retour) le "jardin vert", à l'emplacement de la ménagerie (une sorte de zoo) et de la volière de Catherine de Médicis. Il s'agit d'un jardin orné d'arbres remarquables. Pour les amateurs on y voit un chêne-vert, un robinier ou encore des cèdres bleus et un catalpa. Plus loin il y a le jardin hommage à Russel Page, un grand jardinier brittanique (il a été le premier jardinier a recevoir la médaille de l'ordre de l'Empire Brittanique en 1952, et quand on sait l'amour des anglais pour le jardin, il devait être vraiment exceptionnel). Il a beaucoup aimé la France, où il a fait une partie de sa formation et où il a vécu de nombreuses années. Dans ce jardin, on découvre des oeuvres réalisée par le sculpteur François Xavier Lalanne (1927-2008) dont la spécialité était l'éloge des animaux (à voir notamment des poissons).
Les jardins Renaissance
Les jardins renaissance du château de Chenonceau. Photo choisie par monsieurdefrance : Mor65 via Depositphotos.
Vous voilà devant le château, à chercher le meilleur angle pour le prendre en photo et rendre hommage à sa beauté étonnante et au fait que c'est un château et un pont en même temps. Prenez le temps de découvrir les jardins renaissance. Quand vous arrivez devant l'entrée du château, vous trouvez sur votre droite le jardin de Catherine de Médicis. Il borde la rivière (en été on voit passer des canoés et des kayaks). Il ne fait "que" 5500 M2, ce qui est peu à Chenonceau et ce qui le rend intime et il est souvent très fleuri (roses, lavande...). Non loin se trouve l'orangerie.
Si vous allez à gauche, quand vous êtes devant le château, vous découvrir le jardin de Diane de Poitiers. Il est légèrement en contrebas de terrasses qui sont, en fait, des remparts contre les débordements du Cher (une rivière c'est comme ma belle-mère, ça fait ce que ça veut). Le dessin est exactement le même que celui qu'a connu Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II et dont on vous raconte l'histoire un peu plus bas. Les rosiers grimpants sont sublimes à la saison.
Dans le château :
L'entrée du château de Chenonceau en arrivant des jardins. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Milosk50 via depositphotos.
La visite est très bien organisée. Il suffit de regarder les panneaux. Encore qu'il y a tellement de choses à voir qu'on oublie parfois de les regarder. Vous commencerez par la partie la plus ancienne de la Maison (la partie qui précède le pont donc). On vous proposera de découvrir des chambres, la chapelle (magnifique, très intime), la pièce de l'apothicaire est étonnante et vous visiterez même les cuisines (on se croirait dans la série anglaise Downton Abbey). Ensuite, vous découvrirez la grande galerie, avec des tableaux et des objets anciens, avant de ressortir du château pour aller voir la tombe de Madame Dupin, dans la forêt, et de revenir dans le château.
La chapelle (détail). Photo choisie par monsieurdefrance.Com : giuseppemasci.me.com via dépositphotos.
Comment se passe une visite à Chenonceau
Vue de la chambre de l'apothicaire (puisque Chenonceau a aussi été un couvent et qu'il fallait soigner les nonnes. le château a aussi été hôpital pendant la Première Guerre Mondiale. Photo choisie par monsieurdefrance.Com : silverbackstock via dépositphotos.
Franchement elle se passe bien. Les horaires de visite que vous trouverez sur votre ticket, vous permettent d'organiser votre séjour, par exemple en calant vos visites des jardins avant ou après la visite du château. Le top c'est de faire les jardins côté droit en allant vers le château, et les jardins côté gauche en revenant. Comptez au moins une heure de chaque côté tout de même. Dans la demeure, vous allez beaucoup monter et descendre. Ne vous inquietez pas s'il y a du monde, j'y suis allé en plein été et j'ai toujours trouvé le moyen de faire ma petite photo comme s'il n'y avait personne. Bravo, d'ailleurs, aux pros du château qui ont trouvé comment optimiser l'accueil. Prenez le temps de regarder les différentes sculptures, y compris sur les plafonds, les murs... Elles sont magnifiques. De même pour les escaliers et on peut faire des photos superbes sans forcément faire uniquement les photos habituelles des chambres ou des cheminées.
N'oubliez pas de regarder les détails. Les sculptures sont partout à Chenonceau et elles sont subtiles. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Jérôme Prod'homme (c)
Histoire de Chenonceau
Château de Chenonceau Photo par proslgn/Shutterstock
Un château de plaisance par dessus un château-fort.
Avant la merveille qu'on découvre de nos jours, il a existé plusieurs châteaux à Chenonceau. Château fortifié pour contrôler (et taxer) les passages sur le Cher, la rivière qui passe sous le pont. De ces châteaux du moyen-âge, il reste peu de choses, si ce n'est la "tour des marques" une tour fortifiée. Ce sont Thomas Bohier et sa femme, Katherine Briçonnet, qui vont faire de Chenonceau un lieu de plaisance.
Restitution de la façade sud sur le Cher, du château de Thomas Bohier. Dessin de Félix Roguet (1823 1888).
Ils achètent l'endroit en 1514 et commencent par raser l'ancien château-fort et réaliser un château tout neuf. Celui qu'on voit sur le côté, de forme carrée, au bord de la rivière. Katherine est véritablement l'architecte du château, elle qui gère le domaine et les travaux pendant les longues absence de Thomas qui est un homme important à la Cour de France. Après la mort de Thomas Bohier et Katherine Briçonnet, des malversations financières commises par Thomas dans les finances royales amènent la confiscation du Château à l'heritier, Antoine Bohier, par le roi de France François 1er en 1535. Le château appartient désormais à la Couronne.
Le château de la favorite
Henri II roi de France, hérite du château confisqué aux Bohier par François 1er, son père. Il l’offre en 1547 à la femme de sa vie pour lui faire plaisir. Cette femme c'est la sublime Diane de Poitiers, sa maitresse. 20 ans de plus que lui. C’est elle qui a l’idée de faire bâtir un pont pour relier le château à l’autre rive du Cher. Un idée géniale qui sauvera aussi le château des destructions de la Révolution puisqu'on rappelera aux révolutionnaires qu'un pont c'est utile...
Portrait probable de Diane de Poitiers par François Clouet (1510 1572).
Diane règne sur le château et le coeur de son amant royal pendant 12 ans. Jusqu'à la mort de Henri II, d'un accident de tournoi le 10 juillet 1559 (il prend une lance de bois dans l'oeil... ). Diane est chassée de la Cour par la femme de Henri II, Catherine de Médicis, qui ne supportait pas que son mari en aime une autre, elle qui était amoureuse de lui. Elle récupère le domaine.
La Reine couvre le pont de la favorite.
Catherine de Médicis par François Clouet (après 1559).
Catherine de Médicis épouse de Henri II prend sa revanche à la mort de son mari. Elle chasse Diane et prend le château en 1559. Elle donne son allure actuelle au batiment à partir de 1576 en faisant couvrir le pont créé par sa rivale. Elle décide de la création de jardins tout nouveaux.
Ici, la reine veuve, vêtue de noir, domine la Cour. Elle sait tout grâce à son "escadron volant", ces jolies femmes qui lui sont toutes dévouées et qu’elle envoie séduire les hommes de la Cour pour recueillir des confidences sur l’oreiller. Confidences qui lui sont rapportées et qui lui permettent de tout savoir et donc d'avoir toujours un coup d'avance. À Chenonceaux, passent aussi, la Reine Margot, reine du plaisir, Marie Stuart la Reine décapitée... Ce sont véritablement les grandes heures de Chenonceau résidence royale.
Château de Chenonceau Photo par Antoine2K/Shutterstock
La Reine Blanche
C'est à Chenonceau que Louise de Lorraine Vaudémont se retire à la mort de son mari Henri III (assassiné en 1589 par un moine fort mal nommé "clément"). Très amoureuse de celui qui a fait d'elle une Reine de France, alors qu'elle n'était qu'une petite princesse Lorraine d'une branche cadette et donc pas du tout destinée à la Couronne, Louise ne se remettra jamais de son veuvage.
Louise de Lorraine-Vaudémont, Reine de France par Par Jean Rabel — Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica.
Vétue de blanc chaque jour (la couleur du deuil pour les reines de France), elle fait aménager un oratoire et peindre les murs de sa chambre en noir. Des "décorations" (larmes, os...) couleur blanc argent sont ajoutées. A sa mort, le château, un temps convoité par Gabrielle d'Estrées, maîtresse de Henri IV, passe aux maisons de Vendôme, puis de Condé.
Le château de Louise Dupin, de Madame Pelouze et des chocolats "Menier"...
En 1737, le château de Chenonceau, qui appartient au Duc de Bourbon, qui n'y va jamais, est vendu au financier Claude Dupin (1686 -1769). Sa femme, Louise de Fontaine, épouse Dupin, en fait un lieu de pensées. Louise Dupin fait entrer Chenonceau dans le Siècle des Lumières, elle accueille ici Jean-Jacques Rousseau. Ils y planchent sur les droits des femmes. C'est d'ailleurs l'une des premières féministes de l'histoire de France. Elle sauvera Chenonceau de la destruction en rappelant aux Révolutionnaires que le château est un pont et qu’un pont ça peut toujours servir. agées de plus de 90 ans, Madame Dupin empêche le pire. Elle dit aux révolutionnaires « Eh quoi citoyens ! Ne savez-vous pas que Chenonceau est un pont ? Vous n'avez qu'un seul pont entre Montrichard et Bléré et vous parlez de le démolir ! Vous êtes les ennemis du bien public ! ». Chapeau Madame !
Louise Dupin (1706 1799) par Jean Marc Nattier
Plus tard, en 1864, Madame Pelouze y montre ses jardins au tout-Paris. Elle entreprend une rénovation du château et en fait un lieu de fêtes pendant la IIIe république. Très "m'as tu vu", elle se ruine par ses extravagances, par la "rénovation" de l'architecte Félix Roguet, au point que, ruinée, elle est contrainte de vendre Chenonceau aux enchères. Il est racheté par le Crédit Foncier de France. Le domaine passe aux Terry en 1891, famille de José Emilio Terry, député de la Havane (Cuba) aux Cortès Espagnols.
La famille Menier entre au château et le sauvegarde.
Ensuite, la famille menier, du célèbre chocolat menier, prend le château en main. Henri Menier (1853-1913) achète le domaine et l'offre à sa femme, Hélène Thyra-Sellières, qu'il aime passionnément. Il meurt quelques mois seulement après son acquisition et c'est Gaston Menier, son frère qui prend le relais. Patriote, il transforme la galerie en hôpital militaire pendant la Première Guerre Mondiale. Sa femme, Simonne, est infirmière et soigne les blessés. Quelques années plus tard, les Menier, passionnés d'aviation, reçoivent Charles Lindbergh, le premier homme a franchir l'Attlantique en avion.
Une affiche de la Famille Menier / Affiche publicitaire de 1893, créée par Firmin Bouisset.
Pendant la 2nde guerre mondiale, la Galerie devient un point de passage clandestin vers la Zone Libre. Le château est parfois atteint par le conflit, quand, par exemple, des obus allemands traversent les toits ou qu'un avion américain bombarde les environs et détruit les vitraux de la chapelle qui avaient pourtant été sauvés des destructions révolutionnaires par Madame Dupin.
La famille Menier possède le château aujourd'hui encore. Laure Menier est la Dame d'aujourd'hui. Elle succède aux dames qui ont fait le château et elle leur fait honneur.
C’est de nos jours l’un des lieux touristiques les plus populaires de France. Ils sont plusieurs centaines de milliers chaque année à traverser le Cher et à s’offrir un voyage à travers l’histoire en visitant Chenonceau le Château des dames.
Les jardins / Château de Chenonceau Photo par Viacheslav Lopatin/Shutterstock
Chenonceau : infos géo sites web et horaires.
Château de Chenonceau Photo par Felix Lipov/Shutterstock.fr
Par la route :
L'adresse GPS est Château de Chenonceau / 37 150 CHENONCEAUX. Il est situé à 210 Kms de Paris (2H00 par l'A10), a 33 kms de Tours (30 minutes).
Par le train :
Il existe une gare à Chenonceaux. On peut y parvenir depuis Tours, ou depuis Paris (environ 2H30). Le lien est ici.
Autour du château de Chenonceau
On peut découvrir les plus beaux châteaux de la Loire. Chambord est à 54 kms (un peu moins d'une heure), Amboise est à 12 km (15 mn de route), Azay le rideau est à 52 kms (40 minutes).
Les sites internet :
Le site officiel du château de Chenonceau
Les horaires du château de Chenonceau sont ici
Les tarifs du château de Chenonceau sont là. Il faut compter 15 euros pour la visite avec brochure, et il faut réserver sur le net.
Autour de Chenonceau
Le site du tourisme dans la vallée de la Loire
Le tourisme à Tours (juste à côté).
Vous aimez les châteaux ?
Découvrez ici les châteaux de la Loire que Monsieur de France vous raconte.