La dinde qui vient des Indes.
Déjà, commençons par noter que le mot "dinde" désigne la dinde parce que les français du 16e siècle, qui ont vu arriver les premières, les ont nommées "poule d'Inde" ou "géline d'Inde" parce que les volatiles venaient d'Amérique et qu'il a fallu un moment à comprendre que Christophe avait découvert un nouveau continent. Jusqu'à ce qu'on sache que ce continent était l'Amérique, tout ce qui en venait était nommé "d'indes" parce qu'on pensait que les espagnols avaient découvert un raccourci vers les Indes en prenant le chemin de l'ouest.
La dinde n'est arrivée qu'au 16e siècle dans le poulailler français et ça n'est qu'au 20e siècle qu'elle a commencé à être consommée en grande quantitées. Photo choisie par monsieurdefrance.com : depositphotos.
La dinde et le dindon pas très fut-fut
Avec sa façon de marcher un peu prétentieuse et son cri retentissant et fréquent, la dinde a fini par désigner une femme un peu idiote et prétentieuse. Le dindon n'était pas en reste puisque, comme la dinde, il servait à désigner quelqu'un de prétentieux et d'un peu idiot, mais cette fois pour les hommes.
Le dindon de la farce c'est celui qui se fait pigeonner au théâtre.
Une affiche annonçant une comédie, donc une farce, de Georges Feydau. / Illustration choisie par monsieurdefrance.com : By uncredited - The Graphic, PD-US, https://en.wikipedia.org/w/index.php?curid=64716871
Une farce c'est une comédie qui se donnait souvent en plein-air, dans les foires, sur une estrades. Cela attirait les gens qui donnaient ce qu'ils voulaient si le spectacle leur plaisait. Et ces "farces" avaient souvent pour héros malgré lui un type un peu bête qui se faisait rouler, le type précis qu'on surnommait "un dindon". C'est donc assez naturellement qu'on a fini par désigner un idiot prétentieux qui ne voyait rien venir comme "le dindon de la farce". L'expression a été consacrée au 19e siècle par Georges Feydau qui a créé la pièce "le dindon", qui est une comédie (donc une farce) et qui a fait hurler de rire la France en 1896. Pauvre monsieur Dindon, il a pris cher !