Qui est Madame du Barry ?
Une jeune fille douée pour le plaisir
La Comtesse du Barry par Drouais.
Née en 1743, à Vaucouleurs en Lorraine, des amours d'un moine aux mœurs légères nommé "Frère l'Ange", Jeanne Bécu est élevée à Paris dans un couvent. À sa sortie, à l'âge de 15 ans, sa beauté rayonnante surprend et attire. Apprentie coiffeuse, puis lectrice, "modiste" (vendeuse de vêtements), elle commence une carrière de courtisane sous le nom de "Mademoiselle l'Ange" qui la mène dans le lit des plus grands aristocrates de son époque. L'un d'entre eux, le maréchal de Richelieu, décide de tout faire pour qu'elle devienne la maîtresse du roi Louis XV pour, à travers elle, prendre de l'importance dans l'esprit du roi et devenir un personnage politique important. Après un essai raté (une femme s'évanouit juste avant que le roi n'arrive devant le jeune et belle Jeanne et détourne donc l'attention du roi), la belle est enfin présentée au Roi qui craque complètement pour elle. Ceci dit, ça ne réussira pas au Maréchal duc de Richelieu qui ne deviendra jamais ministre comme il l'espérait.
Maîtresse royale
Amoureux de cette jeune fille qui a 33 ans de moins que lui, Louis XV décide de l'installer à Versailles."C'est ma volonté et cela doit suffire" dit-il quand on s'étonne de voir une courtisane s'installer à la Cour. Elle régnera sur le coeur du roi jusqu'à la mort de celui-ci, de 1768 à 1774. Le roi fait beaucoup de cadeaux à sa maîtresse.
Le roi Louis XV au moment de sa rencontre avec la comtesse du Barry. Illustration choisie par Monsieurdefrance.com : Portrait par Louis-Michel van Loo (1707–1771)
Elle qui s'appelait Jeanne Bécu, devient Comtesse du Barry en épousant le frère de son maquereau, monsieur du Barry. Le mari ne touchera jamais sa femme et la laisse continuer sa vie avec le roi. Elle reçoit des appartements somptueux à Versailles (qu'on peut visiter d'ailleurs), et un délicieux château à Louveciennes. C'est probablement là que son chef lui imagine une recette autour du chou-fleur qu'elle appréciait beaucoup.
Une vie douce jusqu'à la Révolution Française.
Souper donné au château de Louveciennes en 1771 Illustration choisie par Monsieurdefrance.com : par Jean-Michel Moreau (1741–1814)
Chassée de la Cour de Versailles par Louis XVI à la mort de son royal amant, Madame du Barry vit une vie discrète aux côtés de son nouvel amoureux le duc de Brissac, qui prend soin d'elle. Elle reçoit beaucoup à Louveciennes, notamment l'empereur d'Autriche Joseph II, et elle fini même par sympathiser avec Marie-Antoinette, qui la détestait à Versailles. C'est à Louveciennes que Madame du Barry entend les coups de canon de la prise de la Bastille en 1789.
Et une fin tragique.
Madame du Barry partant vers l'échaffaud. Elle a hurlé tout le trajet, persuadée qu'elle avait été d'être innocentée. Illustration choisie par Monsieurdefrance.com : Gravure anglaise du XIXe siècle par Tight Hopkins dans "The dungeons of Old Paris" 1897.
Elle s'enfuit quelque temps plus tard en Grande-Bretagne, avant de revenir à Paris quand elle apprend qu'on lui a dérobé ses bijoux, offerts par Louis XV, toutes ses économies. Elle rentre donc en France et publie un avis dans la Presse pour l'aider à retrouver ses bijoux contre une récompense. Mal lui en prend, puisqu'en pleine Révolution Française, même née roturière, il ne fait pas bon avoir été la dernière maîtresse d'un roi de France. Madame du Barry est arrêtée. Même défendue par les villageois de Louveciennes, ce qui montre qu'elle esd'une grande gentillesse, ce que les courtisans confirment dans leurs lettres, Madame du Barry est condamnée à mort. Elle est guillotinée, à l'âge de 50 ans, le 8 décembre 1793 sur la place de la Révolution, l'actuelle place de la Concorde.
La crème du Barry
Il s'agit d'une soupe qui a été imaginée par le chef personnel de Madame du Barry à sa demande, elle qui appréciait le chou-fleur. Il faut dire qu'elle était gourmande et descendante d'une famille de gourmets puisqu'elle descendait d'une lignée de rôtisseurs parisiens : les Bécu.
La Comtesse du Barry au moment de l'invention de la recette à laquelle elle a donné son nom. Illustration choisie par Monsieurdefrance.com ; portrait de Jean François Drouais en 1774.
Les ingrédients :
Les légumes :
- 1/2 chou fleur
- du cerfeuil (12 pluches).
- 1 poireau (le blanc seulement)
Et aussi
- . 40 g de beurre
- . 40 g de farine (facultatif)
- . 20 cl de lait
- . 75 cl de bouillon de volaille (ou de légumes si vous êtes végétarien).
- . 1 oeuf
- 10 cl de crème fraîche (une cuillère à soupe c'est parfait)
- du gros sel
- . du sel fin
- . du poivre du moulin
Un chou fleur. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Luiza Kamalova/ Shutterstock.com
Le procédé
- Lavez bien tous les légumes
- Coupez le poireau pour n'en garder que le blanc
- Epluchez le chou-fleur en enlevant les grosses feuilles vertes
- Choisissez les 3 ou 4 plus beau "bouquets" du chou-fleur et mettez les de côté
- Coupez le blanc du chou-fleur en petits morceau
- Prenez une cocotte et mettez la sur le feu
- Ajoutez du beurre
- Mettez le blanc de poireau. Il doit juste colorer
- Au bout de 3 minutes environ, ajoutez la farine en pluie et mélangez en remuant 3 minutes encore.
- Versez le lait
- Mettez les morceau de chou-fleur
- Ajoutez une petite pincée de gros-sel
- Faites monter à ebullition mais attention toujours en mélangeant
- A ébullition, ajoutez le bouillon (de volaille ou de légume selon vos préférences).
- Laissez cuire tout ça pendant 30 minutes à feu moyen.
- Pendant ce temps là vous allez sublimer vos petits bouquets de chou-fleur en les rendant aussi craquants
- Portez une casserole d'eau à ébullition avec du gros sel (une pincée).
- Ajoutez les bouquets de chou
- Egouttez les et plongez les dans de l'eau froide, ils resteront bien croquants.
- Prenez un bol et mettez la crème fraîche
- Cassez l'oeuf et séparez le blanc du jaune
- Mettez le jaune dans le bol de crème fraîche et mélangez bien.
- Mixez le chou-fleur qui cuisait dans la cocotte depuis 30 minutes
- Portez le de nouveau à ebullition
- Quand il est parvenu à ébullition, sortez la cocotte du feu et ajoutez le mélange crème et jaune d'oeuf
- Salez
- Poivrez (pas trop).
- Servez dans des assiettes creuses, en ajoutant sur le dessus les bouquets cuits de Chou-fleur
Une belle assiette de crème (ou potage) du Barry. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Fascinadora / Shutterstock.com
Astuces
Certains ajoutent une pointe de couteau de curry, d'autre de curcuma pour donner du goût et un peu de couleur. On peut d'ailleurs mettre les deux. On peut aussi ajouter un peu de croûtons de pain grillé (légèrement frotté d'ail pourquoi pas).
On boit quoi avec ça ?
Un vin blanc sec, même jeune, plutôt frais c'est l'idéal. On peut aller sur un côte du Jura blanc, un vin d'arbois blanc, un côte de Beaune blanc ou un bon Givry blanc (à consommer avec modération, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé).