Collonges la rouge et ses maisons ... rouges
Quand la pierre d'ici est unique, le village l'est aussi :
C'est un village (500 habitants) qui se trouve à l'orée du Quercy, dans le département de la Corrèze. Tout petit village, donc, mais site touristique le plus fréquenté de tout le Limousin. Il fait officiellement partie des plus beaux villages de France et c'est logique puisque c'est l'un des ses maires, Charles Ceyrac, qui a créé l'association et la liste des plus beaux villages de France en 1982. Collonges est, évidemment, premier sur la liste. On le découvre en contrebas de la route (on pourrait même se demander où il est si on n'était pas un peu attentif). Ses rues descendent dans une serie d'entrelacs, elles tournent autour de l'étonnante église et sous souvent ourlées de vert grâce aux vignes qui passent le long des batiments ou sur les treilles pour donner un peu d'ombre. Les chataîgners se plaisent bien, comme les touristes d'ailleurs, à la différence que les premiers ne font pas que passer et qu'ils sont là, à contempler le village, depuis un bon moment. Les petits restaurants sont nombreux. Les artisans d'art, aussi. Du couteau, aux souvenirs en plastique : On peut acheter pas mal de bibelots si on a envie de se lâcher un peu.
Etonnante couleur rouge non ? Et quelques tours de Collonges la rouge. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Xantana via depositphotos
Ce qui frappe, donc, c'est évidemment cette couleur rouge de toutes les maisons du village, y compris de l'église. Il s'agit d'une pierre bien particulière ici : le grès rouge. Le village est donc entièrement rouge, mais ça ne ferait pas de lui l'un des plus beaux village de France s'il n'y avait autre chose.
La cité au 25 tours.
Ce qui fait, aussi, la beauté étonnante de Collonges la rouge, c'est l'architecture. En descendant, on est surpris du nombre de tours qui émergent des toitures et trouent le ciel bleu (ou gris d'ailleurs) de Corrèze. Il s'agit de "castels" comme on dit ici, ou de tours fortifiées, et il y en a beaucoup même si 25 c'est le chiffre de la période de gloire de Collonges, jusqu'au 17e siècle. Il y en a un peu moins, désormais, il y en a 17 officiellement, mais c'est impressionnant. Je me suis laissé dire qu'il s'agit souvent de tours d'escaliers intérieurs. Les maisons plus modestes ne sont pas moins élégantes, elles dont le linteau est souvent sculpté de manière délicate pour signaler une date, un emblème, parfois un emblème professionnel. Ce nombre étonnant de belles maisons vaut à Collonges d'avoir plus du tiers de la surface de la commune d'être classé monuments historique ou à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. 609 hectares sur les 1431 du total, c'est énorme et c'est bien mérité.
Le vert des vignes donne du rythme au facade et met en valeur la couleur des maisons. Photo choisie par monsieurdefrance.com : packshot via dépositphotos.
Ce qu'il faut voir à Collonges la Rouge.
Le village est en partie fortifié, et vous découvrirez deux portes pittoresques comme la porte du prieuré et la porte plate. Ensuite, en vous baladant dans les rues, vous croiserez de nombreux castels (maisons fortifiées) et quelques châteaux, notamment la Maison de la Sirène, avec ses fenêtres à menaux et ses encorbellement de bois. Le Prieuré, avec ses balcons et ses toitures, La maison des soeurs (16e siècle), la Maison Boutang du Peyrat, la maison julliot ou encore la Maison Dey. A voir aussi les maisons Poignet, Salvant et Vallat dont une partie, au moins, de la façade, est classée monument historique. Les batiments publics sont très beaux et très anciens. A voir notamment l'ancien tribunal, l'ancienne mairie (la cheminée est impréssionnante) ou encore la halle Henri IV (à l'ombre bienvenue en été). Dans la chapelle des pénitents noirs, qui remonte probablement au 14e siècle, vous découvrirez une petite exposition qui présente les activités de la Société des amis de Collonges. Antique association qui se bat pour valoriser et protéger le patrimoine de la commune et qui a beaucoup fait.
Un des castels typiques de Collonges la Rouge. Photo choisie par monsieurdefrance.Com : via depositphotos.
Il y a aussi quelques châteaux, notamment le Château de Vassinhac, rue de la Garde (en bas du village) qu'on peut visiter en journée (autour de 7,5 euros, à vérifier sur place) et qui fait aussi bar et chambre d'hôtes (on peut y dormir à partir de 200 euros la nuit). Il est doté d'un joli jardin, et la facade merite le détour.
La merveille de Collonges : l'église Saint Pierre
La magnifique église Saint Pierre de Collonges la rouge : photo choisie par monsieurdefrance.com [email protected]m via depositphotos.
On a du mal à croire qu'elle soit si vieille et pourtant c'est vrai : elle a bientôt 1000 ans cette église Saint Pierre de Collonges la rouge qui remonte au 11e siècle. On est véritablement impressionné devant le sens du beau, mais surtout l'audace des bâtisseurs du moyen-âge, eux qui n'avait pas beaucoup d'outils, peu de papier pour dessiner, et qui se sont lancés dans la construction de cette église massive en grès rouge. Tout est en pierre, même les voutes. Le clocher est superbe et très audacieux puisqu'il commence par un carré, sur lequel est posé un héxagone, sur lequel est posé le toit rond. De l'intérieur, quand on lève la tête, les formes sont superbes et meritent une photo d'art. Un autre petit clocher a été ajouté au 14e siècle à l'entrée de l'église pour surveiller les alentours (le clocher du guetteur). Le tympan de l'entrée est vraiment magnifique, tout blanc, ce qui contraste avec l'église toute rouge, et délicatement sculpté. Il représenterait l'Ascension. On distingue fort bien le Christ, en magesté, tenant un livre, et la Vierge et 11 apôtres. Il aurait été sculpté par des artisans de Toulouse au 12e siècle. Un porche si beau que les habitants t'ont protégé au moment des guerres de religion, au 16e siècle, quand les huguenots, qui condamnaient les représentations religieuses, détruisaient les statues, sculptures ou peintures quand ils prenaient une ville. Les collongeois de l'époque ont eu l'idée de surélever le porche sculpté et même de le cacher. Il n'a été rétabli à sa position d'origine que bien plus tard.
L'interieur de l'église est tout en pierre avec quelques beaux autels de bois. Il incite au recueillement : photo choisie par monsieurdefrance.com Jérôme Prod'homme (c)
L'intérieur est sobre et beau. Il invite à la prière. On ne peut s'empêcher, aussi, d'être ému, en voyant la plaque noir sur laquelle figurent les noms des enfants de Collonges la rouge morts pour la France. La liste est tristement longue, et elle aide à réaliser comme la Première Guerre Mondiale a saigné à blanc le pays et notamment les campagnes, vidées bien avant les débuts de l'exode rural. Un exode rural qui a débuté tôt, à Collonges, puisque l'épidémie de Phyloxéra qui a frappé le vignoble français et l'a détruit au point qu'on a du le replanter entièrement, a privé les habitants de revenus et de travail. Beaucoup sont partis, achevant la mise en sommeil d'une cité au passé riche. Collonges est restée fière d'elle, à raison, pendant ces années noires, puisque la municipalité a fait classer des batiments monuments historiques dans les années 1900, alors qu'on était encore très très loin du tourisme qui est aujourd'hui l'or noir de la petit cité.
Brève histoire de Collonges la Rouge
Des castels de Collonges. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : packshot via depositphotos
Il semble que ce nom de Collonges vienne de "colonica" autrement dit le lieu cultivé par un colon, c'est à dire un homme libre. Ce qui fait basculer Collonges dans l'histoire c'est la création d'un prieuré au 8e siècle. Prieuré qui attire de nombreux villageois parce que c'est un lieu saint, qui donne du travail e qui protège. Le village s'entoure de remparts et de 4 portes et, en se developpant, il devient un lieu de repos et de commerce pour les pelerins qui font le trajet vers Rocamadour et Saint Jacques de Compostelle (c'est d'ailleurs toujours un peu le cas). Le vignoble se developpe et, avec lui, la richesse du village qui, dit on, fournit les papes d'Avignon en vin. Les guerres de religions épargnent relativement Collonges, au 16e siècle, mais il faut dire qu'on innove ici de manière étonnante et très intelligente puisque, l'église ayant deux nefs, on en donne une au culte catholique et l'autre au culte protestant. Les deux fois cohabitent dans le même lieu. Ca fait réfléchir ! Le16e siècle, justement, est la periode de gloire de Collonges qui voit les nobles construire ces castels qui sont toujours là aujourd'hui. Il faut dire que la ville est une place importante de la Vicomté de Turennes. On les sent prudents, tout de même, puisque leurs maisons sont souvent dotées d'échaugettes. Le conflit religieux n'est jamais loin, même avec une église coupée en deux. La fin de la relative indépendance et des privilèges fiscaux de la vicomté de Turenne au milieu du 18e siècle, puis la Révolution Française, qui détruit le prieuré, signent la fin de Collonges en tant que ville importante, avant que la fin des vignes ne l'achève au point qu'elle devient carrière de pierre. Sans l'intelligence de la municipalité du début du 20e siècle, qui a fait proteger le village et en a valorisé, la beauté, pas sûr que nous pourrions nous promener, rêver et admirer, dans les rues de Collonges la rouge, le tout premier des plus beaux villages de France.
La Chapelle des pénitents noirs à Collonges la rouge. Photo choisie par monsieurdefrance.Com : Xantana via depositphotos.
Collonges la rouge : y aller / Site internet / Infos
Par la route et le train.
Collonges la rouge est donc située dans le département de la Corrèze, anciennement dans la région du Limousin, désormais en Nouvelle Aquitaine. Elle est peuplée d'un peu moins de 500 collongeoises et Collongeois.
Il y un camping situé sur la RD 38 sur la commune.
Des parkings payants sont situés aux entrées de la cité (j'en ai vu deux) et notez qu'on paie en sortant (en tapant son numéro de plaque etc, donc prévoyez un peu de temps pour vous et le petit pépé devant qui comprend rien). Il ya une aire de campings cars.
Elle est située à 1H15 environ (77 kms) de Limoges, idem de Brives la Gaillarde et à peu près autant de Sarlat La Canéda (la route est sinueuse et les paysages sont beaux). Il faut compter 2H30 depuis Toulouse ou Bordeaux et 5H15 depuis PARIS.
La gare la plus proche est la gare de Turenne (6 kms).
Autour de Collonges la Rouge
Pour les courses, c'est à Meyssac. A voir autour de Collonges : Rocamadour, avec son site historique et religieux, mais aussi la forêt des singes (150 singes magots). Le gouffre de Padirac n'est pas très loin.
Sites internets :
Le site officiel du tourisme en Corrèze.
