Offrir des cadeaux à la fin de l'année : une vieille idée
Des cadeaux pour Noël : photo choisie par monsieurdefrance.com : pressmaster via depositphotos.com
Les Romains le faisaient déjà.
Au mois de décembre, on fêtait les Saturnales chez les Romains. On décorait la maison, avec du houx notamment. La tradition voulait aussi qu'on fasse plaisir en offrant. Des petits cadeaux pour les enfants qui n'allaient pas à l'école ce jour-là et qui recevaient une gourmandise ou une petite figurine en terre cuite pour les plus riches. Les adultes se faisaient aussi quelques cadeaux. Les esclaves avaient droit à une journée de repos. Cette tradition a duré un moment, même après l'arrivée du christianisme puisque la date de Noël n'a été fixée au 25 décembre qu'au IV siècle.
Le dieu Romain Saturne. Illustration choisie par monsieurdefrance.com : gravure par Hendrick Goltzius au XVIIe siècle par copie d'une fresque de Polydoro da Caravaggio au XVIe siècle.
Puis une longue éclipse avant le retour des cadeaux
Avec la fin des traditions romaines, est venue la fin des Saturnales et Noël n'a longtemps été qu'une fête religieuse pendant laquelle on n'offrait pas de cadeaux. C'est à la fin du Moyen-âge que la fin de l'année est devenue de nouveau un moment pour offrir des cadeaux. Plutôt Noël pour les enfants (encore que, comme on le verra, dans certaines régions, c'est à un moment différent.) et plutôt le début de l'année pour les adultes avec les "étrennes". Dans certaines régions d'Europe (Allemagne, Autriche...) et dans le duché de Lorraine, pas encore Français, on privilégiait la Saint Nicolas, donc le 6 décembre. Dans certaines régions proches de l'Espagne, on offrait les cadeaux lors de l'Epiphanie, comme les rois mages avaient offert des cadeaux à l'enfant Jéqus dans la Crèche. Au XVIIIE siècle, les cadeaux sont réservés à une élite. Il est bien rare, l'enfant pauvre, qui reçoit quelque chose à Noël. Le XIXe et le XXe siècle ont fini par faire de Noël le moment des cadeaux pour les enfants. Pas toujours des poupées, d'ailleurs, parfois des friandises, la rarissime orange dans les régions du nord.
Qui offre les cadeaux ?
Saint Nicolas distribue des friandises. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Muro via dépositphotos.
Saint Nicolas avant le Père Noël
Avant que le Père Noël ne s'impose après la 2e guerre mondiale, de nombreux personnages offraient les cadeaux de fin d'année. En Lorraine, en Alsace, dans le Nord de la France mais aussi chez nos voisins belges, luxembourgeois, allemands ou autrichiens, c'est Saint-Nicolas qui offre des cadeaux aux enfants sages. Accompagné de sa mule, il passe dans la nuit du 5 au 6 décembre. Il est accompagné du Père-Fouettard en Lorraine et en Alsace, un être sombre et fourbe qui punit les enfants qui n'ont pas été sages. En Franche-Comté, c'est une femme qui offre les cadeaux, une gentil sorcière nommée Tante Arie. Au Québec c'est l'enfant Jésus lui-même qui offre des cadeaux dans la nuit de Noël alors qu'en Espagne il faut attendre les rois mages début janvier. En Lorraine, on continue d'attendre Saint Nicolas qui offre des friandises ou de petits cadeaux aux enfants sages.
Le Père Noël au XIXe siècle
Le Père Noël offre désormais les cadeaux. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Hasloo via depositphotos.
Dans les pays anglo-saxons c'est plutôt le père Noël qui fait la livraison au XIXe siècle. Lointain héritier du vieux père hiver, un vieux bonhomme venant se réchauffer dans la nuit du Soltice d'hiver, mais aussi de Saint Nicolas (Santa Claus) devenu magique et plus du tout religieux du fait du protestantisme rejettant le culte des saints, le Père Noël émerge au XVIIIe siècle. Il est cité par Charles Dickens en 1843. Il n'est pas inconnu en France, remarquez, puis l'autrice Georges Sand en parle dans une lettre de 1855. C'est avec l'arrivée des soldats américains de la Première Guerre Mondiale que le Père Noël commence à faire parler de lui en France. Et pas partout. En Lorraine, on continue à attendre le Saint-Nicolas, personnage mi laïque mi religieux. La Seconde Guerre Mondiale fini d'imposer le Père Noël avec l'arrivée des américains chez qui le XIXe siècle l'a rendu très populaire. De couleur variable au départ, verte notamment, bleue aussi dans un catalogue parisien de 1900, le costume du Père Noël devient rouge un peu avant 1914 et il n'a pas changé depuis.
Attention, il peut y avoir des erreurs de traduction. Notre traducteur est parti faire ses achats de Noël et il a l'air d'avoir du mal à trouver. On a du le remplacer par la cuisinière et elle ne connait que le Latin.
