Le gardon : le poisson des famines
L'expression n'est pas jeune puisqu'elle remonte au moyen-âge et qu'on la trouve au 17e siècle pour ses plus anciennes mentions. On pêchait le gardon dans les rivières (et on le pèche d'ailleurs toujours). Un poisson qu'on mangeait plutôt en période de disette, quand on n'avait rien d'autre. On en trouvait beaucoup en France puisqu'il se plait dans les rivières et les ruisseaux. Et il avait l'immense qualité de se garder longtemps.
Le marché aux poissons par Joachim Beuckelaer 17e siècle / Tableau choisie par monsieurdefrance.com : Par Mentnafunangann — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45582118
Le gardon : le poisson frais par excellence.
Le gardon avait aussi cette particularité de se consommer frais sorti de l'eau, puisque l'eau n'était jamais loin de nos ancêtres, et de se garder trèrs longtemps, et même encore plus longtemps une fois séché. D'où le fait que l'expression était plutôt utilisée, à la base, pour désigner quelqu'un de vieux resté jeune). On regardait d'ailleurs les gardons sur l'étal du poissonnier parce qu'ils servaient à voir si le poisson était frais. Plus le gardon semblait frais, plus on pouvait avoir confiance dans les autres poissons.
Un gardon. Photo choisie par monsieurdefrance.com : KrzysztofWinnik via depositphotos.
Frais comme un gardon est donc né de deux qualités du gardon : être frais sorti de l'eau et se conserver très longtemps.
Le gardon ça se mange ?
Nos prédécesseurs n'avaient pas tort de consommer du gardon parce qu'il n'est pas gras mais riche en protéines. On peut le consommer en friture, avec un peu d'herbes de Provence c'est le plus simple. On peut le faire parfumer une omelette et on peut en faire une mousse de poisson.