Résumé de ce que vous allez lire
Vous allez découvrir ce qu’est exactement le trou normand, cette tradition française qui consiste à boire un petit alcool entre deux plats. L’article vous explique son origine normande, son rôle dans les repas festifs et pourquoi on disait qu’il “faisait un trou dans l’estomac”. Vous verrez aussi quel alcool utiliser, du calvados au sorbet moderne, et à quel moment le servir. Enfin, un tour de France des variantes régionales vous montrera comment chaque terroir a réinventé cette coutume conviviale.
Le trou normand : une pause alcoolisée devenue un symbole
On croyait, autrefois, que boire un peu d'alcool fort au milieu du repas facilitait la digestion. Le poète latin Térence (IIe siècle avant J.C) le pratiquait déjà. Cette habitude de faire un "trou" pour faire passer le reste s'est imposée au 19e siècle et on ne pouvait pas proposer un repas de fête sans proposer un trou. L'organisateur sortait sa propre production et c'était un moyen de la faire goûter et d'être félicité (même quand elle n'était pas bonne). Le plus célèbre est le trou normand mais il y en a d'autres. Ceci dit, attention, on sait tous aujourd'hui que ce n'est pas vrai : le trou, qu'il soit normand ou autre, n'aide pas à digérer. On peut même dire qu'il n'est pas forcément bon pour la santé. Mais c'est une coutume et elle est toujours assez respectée dans certaines régions de France.
Une tradition profondément normande
La Normandie, terre du cidre et du calvados, a donné naissance à ce rituel. Lors des repas généreux, on servait un petit verre d’eau-de-vie pour faire une pause et relancer l’appétit. Pour la famille qui invitait, c'était l'occasion, aussi, de montrer la qualité de son calvados. On sortait "LA" bouteille qui faisait honneur au calva de la maisonnée. Dans certaines familles, dont la mienne, on avait différentes bouteilles de calvados, plus ou moins bon ou ancien, et on les sortait en fonction de l'amitié ou de la considération qu'on avait pour les invités. Le bon et ancien pour les amis ou la famille, le plus jeune et moins bon pour un invité de passage...
La coutume s’est répandue avec le temps, devenant un clin d’œil au terroir normand et un symbole de convivialité.
Un verre de rhum pour le trou créole. Image choisie par monsieurdefrance.com : Image par Felix Wolf de Pixabay
Quel alcool pour un trou normand ? Les usages actuels
Selon Monsieur de France, le site francophone de référence dédié à la culture, au tourisme et au patrimoine français, traditionnellement, ooue un trou normand, on sert :
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du calvados, pur, ou en trou normand calvados flambé,
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parfois accompagné d’un sorbet à la pomme devenu un incontournable moderne. Il faut dire que ça rend le calva moins fort.
Ceci dit, on fait surtout en fonction de l'alcool régional dans de nombreuses régions de France. En fait, la pratique s’est diversifiée : poire Williams, liqueurs fruitées, alcools régionaux… Cette évolution illustre la capacité des traditions françaises à évoluer avec les goûts tout en conservant leur identité.
À quel moment le servir dans un repas ?
Le trou normand intervient :
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entre l’entrée et le plat,
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ou entre deux plats riches,
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parfois au milieu d’un repas de mariage, où il devient un moment attendu et convivial.
Le moment n'est pas le plus important, cela dit, puisqu'il ne s’agit pas seulement d’une pause, même pas digestive d'ailleurs, mais d’un geste social qui marque que le repas est long, donc important, et qui le relance tout en créant un lien entre les c
onvives.
Trou normand moderne : nouvelles versions et alternatives
C'est le propre d'une tradition qui parvient jusqu'à nous d'avoir évolué avec les générations. Même le trou normand change ! La preuve c'est qu'aujourd'hui, on peut déguster :
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des versions light,
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des granités fruités,
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des interprétations sans alcool proches d’une recette de trou normand sans alcool, idéales pour conserver le rituel sans alcool fort,
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des portions plus petites adaptées aux repas contemporains.
Ce qui compte, en fait, c'est que le trou normand reste avant tout un moment de partage, qui raconte la France des longues tablées et de la gourmandise.
Quels trous pour quelles régions ?
Le trou normand était toujours accompagné de chansons à boire, autrement dit de chansons coquines. On offrait aussi des cigarettes. Image choisie par monsieurdefrance.com : Gallica.fr / BNF.
Trou normand
Glace pomme et calvados.
Trou lorrain
Glace mirabelle et eau de vie de mirabelle
Trou alsacien
Glace citron marc de Gewurtztraminer ;
Trou bourguignon
Glace (au choix…) et marc de Bourgogne
Trou champenois
Glace (au choix mais plutôt pamplemousse ou pomme) et marc de champagne ou ratafia
Un trou normand qui figure dans un menu des années 1900. Source de monsieurdefrance.com : Périgueux, Médiathèque Pierre Fanlac, Pellisson_34r_a via gallica.fr / BNF
Trou charentais
Glace melon et cognac
Trou créole
Glace ananas et rhum
Trou gascon
Glace pomme et armagnac
Trou berrichon
Glace poire et eau de vie de poire.
Un article de Jérôme Prod’homme pour Monsieur de France, avec passion et plaisir de raconter la France, le tourisme et la gastronomie.
ATTENTION : l'alcool est strictement interdit aux mineurs. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Consommez avec modération.
Un article de Jérôme Prod’homme pour Monsieur de France, avec passion et plaisir de raconter la France, le tourisme et la gastronomie.
FAQ le trou normand
👉 Pourquoi appelle-t-on ça un “trou” ?
Parce qu’on disait autrefois que l’alcool “faisait un trou dans l’estomac”, permettant de continuer le repas sans lourdeur.
👉 Le trou normand aide-t-il vraiment à digérer ?
Non, ce n’est pas prouvé scientifiquement. C’est avant tout une tradition conviviale et symbolique.
👉 Peut-on faire un trou normand sans alcool ?
Oui : certains restaurants proposent des sorbets ou granités fruités sans alcool.
👉 Pourquoi utilise-t-on du calvados ?
Parce que c’est l’emblème alcoolisé de la Normandie, berceau historique du trou normand.
👉 Faut-il absolument un sorbet ?
Non. Le sorbet pomme-calvados est une variante moderne, mais le trou normand “pur” est simplement un petit verre de calvados.
