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L'Opéra Garnier à Paris : le plus bel opéra du monde

C'est le plus bel opéra du monde : le Palais Garnier à Paris. Inauguré le 5 janvier 1875, il offre 1979 places dans une salle absolument magique. Avec plus de 200 levers de rideaux par an et près d'un million de visiteurs par an, c'est le temple de la Musique et de la Danse.Au s Ecole des fameux "petits rats de Paris" et surtout lieu dédié à la musique et à la danse, à la chorégraphie aussi, il est l'un des plus beaux ornements de la capitale française. Découvrez son histoire et ce qu'il faut voir.

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L'Opéra Garnier quoi voir ? 

 

Autour de l'Opéra, la place est magnifique, ainsi que l'avenue qui porte son nom. Ne ratez pas "la ceinture de lumière" constituée de soixante candélabres (éclairés au gaz à l'origine et jusqu'en 1954). Certains lampadaires sont des cariatides qui tiennent la lumière. On trouve aussi des colonnes rostrales qui rappellent Paris et sa devise "flotte mais ne coule pas". 

 

La facade principale de l'opéra Garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Blooda via depositphotos.

 

 

La façade côté avenue de l'Opéra 

 

Au sommet du dôme, couvert de cuivre, on distingue Apollon accompagné de la Musique et de la Poésie (réalisation du sculpteur Aimée MILLET). Dessous, deux groupes dorés (l'intérieur est en inox). Il s'agit de deux statues réalisées par Charles GUMERY. Mesurant 7,50 mètres de hauteur, elles représentent l'harmonie à gauche et la poésie à droite.

 

L'un des deux groupes dorés de la façade de l'opéra. Ici l'Harmonie par Charles GUMERY. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Baloncici via depositphotos.

L'un des deux groupes dorés de la façade de l'opéra. Ici l'Harmonie par Charles GUMERY. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Baloncici via depositphotos.

 

Enfin, au rez-de-chaussées, on distingue notamment 4 groupes de statues de pierre, sculptées par plusieurs artistes. Il y a de gauche à droite : la Poésie qu'on reconnait à ses palmes (par François JOUFFROY), la musique instrumentale, avec ses instruments de musique, (par Eugène GUILLAUME), la plus sulfureuse est la danse, dont le corps dénudé a provoqué des réactions indignées et a valu a la statue d'être abimée plusieurs fois (un homme a par exemple jeté de l'encre noire dessus) et une campagne de presse a même demandé sa suppréssion, malgré une pétition des danseuses du ballet. Enfin la dernière statue, la plus à droite, est le drame lyrique (par Jean-Joseph PERRAUD). 

 

La danse, dont l'original très abimée a été remplacé par la statue actuelle au XXe siècle. Photo choisie par monsieurdefrance.com : PhilipMinnis via depositphotos.

La danse, dont l'original très abimée a été remplacé par la statue actuelle au XXe siècle. Photo choisie par monsieurdefrance.com : PhilipMinnis via depositphotos.

 

 

 

Le bassin de la Pythie 

 

La Pythie par MARCELLO. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Laura-Zago.0293 via depositphotos

La Pythie par MARCELLO. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Laura-Zago.0293 via depositphotos

 

La Pythie était celle qui, assise sur un trépied, annonçait l'avenir au nom d'Apollon au sanctuaire de Delphes. Appolon est dieu des arts chez les grecs, elle est donc dans l'Opéra considéré comme le temple du dieu. Un effet special permettait, autrefois, de la distinguer dans une sorte de brume (la Pythie respirait des vapeurs sorties de la terre avant d'annoncer ses prophéties). C'est l'une des rares statues parisiennes réalisées par une femme : Adèle d'AFRY (1836-1879) duchesse de CASTIGLIONE-COLONNA sous le pseudonyme de MARCELLO

 

 

Le grand escalier.

 

On découvre ensuite les deux volées de marches absolument spectaculaires du grand escalier. Une vraie prouesse architecturale puisque le plafond culmine à 30 mètres de hauteur. Tout en dorures et marbres colorés, l'escalier, qui mène aux différents étages et aux foyez, est éclairé par deux groupes féminins tenant des flambeaux. 

 

Le grand escalier de l'Opéra Garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Isogood via depositphotos

Le grand escalier de l'Opéra Garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Isogood via depositphotos

 

On découvre ensuite les deux volées de marches absolument spectaculaires du grand escalier. Une vraie prouesse architecturale puisque le plafond culmine à 30 mètres de hauteur. Tout en dorures et marbres colorés, l'escalier, qui mène aux différents étages et aux foyez, est éclairé par deux groupes féminins tenant des flambeaux. 

 

 

La rotonde du Glacier 

 

Le plafond de la salle du glacier. Photo choisie par monsieurdefrance via depositphotos.

Le plafond de la salle du glacier. Photo choisie par monsieurdefrance via depositphotos.

 

La rotonde du Glacier vaut d'être vue. Salle destinée au rafraîchissement des V.I.P des loges (ils pouvaient commander d'avance avec un ingénieux système de sonnettes), elle affiche un superbe plafond peint d'une ronde de bacchanales et de faunes par Alexis-Joseph MAZEROLLE (1826-1889). On peut aussi distinguer sur les huit tapisseries des côtés les différentes boissons qu'on servait ici en 1880 par exemple le champagne, le thé, le café ou même... L'orangeade. 

 

 

Le Grand foyer

 

Le grand Foyer. Photo choisie par monsieurdefrance.com via depositphotos.

Le grand Foyer. Photo choisie par monsieurdefrance.com via depositphotos.

 

Précédé de deux salons, l'un dédié à la lune d'un côté, l'autre dédié au Soleil, le Grand foyer est véritablement spectaculaire avec son univers qui vous plonge dans les châteaux français d'esprit renaissance et vous rappelle aussi la galerie des glaces de Versailles avec ses glaces de 6 mètres de haut face aux fenêtres. Il est constitué de 5 travées et orné de 20 statues illustrant les qualités nécéssaires aux artistes. Le plafond, peint par Paul BAUDRY (1826-1886) raconte l'histoire de la musique, de la tragédie et de la comédie. L'endroit a longtemps été réservé aux hommes, une exception rarissime ayant été faite à la Reine d'Espagne lors d'une visite. Il est désormais, et heureusement, totalement mixte. 

 

Le plafond du grand foyer, peint par Paul BAUDRY. Photo choisie par monsieurdefrance.com : depositphotos.

Le plafond du grand foyer, peint par Paul BAUDRY. Photo choisie par monsieurdefrance.com : depositphotos.

 

 

La salle de spectacle 

 

Elle est énorme et c'est véritablement le coeur de l'Opéra Garnier. Inspiré des théâtres à l'italienne, elle fait plus de 30 mètres de largeur, sur 32 mètres de profondeur et 20 mètres de hauteur et elle permet 1900 places sur 5 niveaux. 

 

La grande salle de l'opéra garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : dépositphotos.com

La grande salle de l'opéra garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : dépositphotos.com

 

 

Le plafond et le lustre 

 

A l'origine, le plafond de la coupole, qui fait plus de 50 M2, a été peint par Jules-Eugène LENEPVEU (1819-1898), le peintre préféré de Napoléon III. Il figurait les muses. Il a été recouvert (mais pas détruit) en 1964 par l'oeuvre de Marc CHAGALL (1887-1985) qui a été marouflée par dessus l'oeuvre de Lenepveu. Ce plafond est découpé en 5 parties qui racontent de grandes oeuvres de l'opéra et de la danse et qui rend hommage à 14 compositeurs et leurs oeuvres dont Glück, Mozart, Bizet... 

 

Le plafond de Chagall. Photo choisie par monsieurdefrance.com ; Izogood via depositphotos.com 

Le lustre et le plafond de Chagall. Photo choisie par monsieurdefrance.com ; Izogood via depositphotos.com 

 

Un lustre immense est situé au centre du plafond. Il est d'origine. Une légende tenace affirme qu'il est tombé sur les spectateurs. Il n'en n'est rien mais il est vrai que quelques éléments sont tombés lors d'une représentation en 1896. Un mouvement de panique a fait des blessés. Ce lustre est magique : en bronze doré, il est installé depuis 1874. A l'époque, 340 becs de gaz permettaient de l'éclairer. Il est electrifié totalement depuis 1957. 

 

Le lustre de l'opéra Garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Jbyard via depositphotos.com

Le lustre de l'opéra Garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Jybiard via depositphotos.com

 

 

Quelques chiffres : 

 

L'opéra Garnier c'est ; plus de 200 levers de rideaux par ans, plus d'1 million de visiteurs. C'est une surface de plus de 15 000 M2 au sol et une profondeur de plus de 73 mètres du paratonnerre aux cuves qui sont situées plusieurs dizaines de mètres au dessous du sol. 

 

 

Pourquoi les petits rats ? 

 

Photo choisie par monsieurdefrance.com : billiondigital via depositphotos.

Photo choisie par monsieurdefrance.com : billiondigital via depositphotos.

 

Il ne faut pas oublier que l'Opéra Garnier est une académie de Musique et de danse. On y apprend la danse classique (le ballet est très ancien en France et il a servi d'exemple dans le monde entier). La tradition est de surnommer les jeunes élèves les "petits rats". L'origine de l'expression est obscure mais on pense qu'elle viendrait du bruit de leurs chaussons de danse sur le sol. Des bruits furtifs et répétés qui rappelaient ceux de rats qui courrent, d'autant plus que les répétitions avaient alors lieu dans les combles. Le bruit venait d'en haut. 

 

 

 

 

L'opéra à Paris près 4 siècles d'histoire

 

Mademoiselle Camargo, estampe de Laurent Cars, d’après Nicolas Lancret, 1731. Image choisie par Monsieurdefrance.com via Gallica.frMademoiselle Camargo, estampe de Laurent Cars, d’après Nicolas Lancret, 1731. Image choisie par Monsieurdefrance.com via Gallica.fr

 

 

1645 : le premier opéra donné en France

 

C'est Jules MAZARIN (1602-1661), d'origine italienne, qui introduit l'Opéra à Paris et en France en 1645 en installant une troupe italienne dans le "Petit Bourbon", un hôtel particulier situé face au Louvre. Il faut dire qu'elle peut recevoir beaucoup de monde comme elle l'a prouvé lors des états-généraux de 1614, l'un des rares moments de consultation par la monarchie des trois ordres qui composent la France de l'époque : la noblesse, le clergé et le Tiers-Etat (tout les autres en fait). Le jeune Louis XIV, qui réside au Louvre et qui est passionné de danse, assiste au premier opéra donné en France : "la Finta Pazza" de Francisco SACRATI (1605-1650) le 14 décembre 1645. La salle est détruite près de 15 ans plus tard pour faire place à ce qui est, aujourd'hui, la colonnade du Louvre. En 1662, la "Salle des machines" est inaugurée non loin du Louvre également, dans le jardin des tuileries. D'une capacité de 4000 places, elle est détruite suite à l'incendie des tuileries en 1871. Elle aura été salle de spectacle mais, on le sait moins, siège de la Convention Nationale au milieu de la Révolution Française. Il n'en reste rien aujourd'hui. L'Opéra, lui, a changé d'endroit entre temps... 

 

La salle du petit-bourbon était très vaste et a acueilli le premier opéra donné en France en 1645. Image choisie par monsieurdefrance.com : Wikipédia.

La salle du petit-bourbon était très vaste. Elle a accueilli les Etats Généraux de 1614 et elle a acueilli le premier opéra donné en France en 1645. Image choisie par monsieurdefrance.com : Wikipédia.

 

En 1661, un nouvel opéra, dépendant de la toute récente "Académie royale de Musique" voulue par Louis XIV, s'installe dans la salle du jeu de paume (une salle de sport, le paume étant l'ancêtre du tennis). Située dans le quartier latin, cette salle accueille le premier opéra française de l'Histoire : "Pomone" par Robert CAMBERT. Cette salle n'est pas utilisée que pour l'opéra puisqu'elle reçoit Molière. On y donne beaucoup de ballets, dont ceux de BEAUCHAMP, un chorégraphe qui s'inspire des pigeons qu'il nourrit dans son grenier pour les danses qu'il fait effectuer aux artistes. La salle du jeau de Paume voit naître la Comédie Française avant de fermer en 1673. Il faut dire que l'endroit de l'opéra a changé. On donne désormais des opéras au Palais Royal. 

 

Livret de Pomone par Robert CAMBERT, le premier opéra français de l'histoire. Image choisie par monsieurdefrance.com : Wikicommons.

Livret de Pomone par Robert CAMBERT, le premier opéra français de l'histoire. Image choisie par monsieurdefrance.com : Wikicommons.

 

 

Le Palais royal 

 

Construit par la volonté du Cardinal de RICHELIEU (1585-1642) le palais Cardinal devient Palais Royal quand il le lègue au roi Louis XIV à sa mort. C'est finalement Philippe d'ORLEANS (1640-1701), dit "Monsieur", qui prend possession des lieux dans lesquels on trouve la salle de spectacle construite en 1641 pour le Cardinal et qui a été occupée par Molière et sa troupe pendant un peu plus de 10 ans (1662-1673). Cette salle est utilisée par Jean Baptiste LULLY (1632-1687) qui la récupère et met en place de nombreux changements dans son aménagement. Dans ce qui est appelé "l'opéra", on donne non seulement des spectacles mais aussi, à partir de 1713, des bals masqués qui font la réputation de fête (et un peu de lieu de luxure) des lieux. De nombreuses personnalités participent à ces bals, grâce au masque qui les rends anonyme. On peut ainsi croiser Louis XV dans sa jeunesse, Casanova et bien d'autres. Elle brûle le 6 avril 1763 (l'incendie fait d'ailleurs 2 victimes) et le bâtiment, très abimé, doit être reconstruit. 

 

L'intérieur du premier opéra du Palais Royal en 1761 lors d'une représentation d'un pièce de Lully. Source de monsieurdefrance.com : Wikicommons.

L'intérieur du premier opéra du Palais Royal en 1761 lors d'une représentation d'un pièce de Lully. Source de monsieurdefrance.com : Wikicommons.

 

Le 26 janvier 1770, "Zoroastre", l'opéra de Jean Philippe RAMEAU (1683-1764) est donné dans une salle toute neuve et conçue par l'achitecte Pierre Louis MOREAU-DESPROUX (1727-1794) qui signe une des premières salles de l'histoire en forme de demi-cercle. Elle est dotée de 4 rangs de loges et 2500 personnes peuvent assiter au spectacle. Puisque le précédent opéra a brûlé, MOREAU-DESPROUX dote le nouveau d'un système de reservoir plus prompt à éteindre des incendies. En plus de la salle, l'architecte transforme les façades du Palais Royal et lui donne l'allure qu'on lui connaît toujours aujourd'hui. L'Opéra de la rue de Valois reprend les traditions de la salle précédente. On y donne des bals costumés (auquels la Reine Marie-Antoinette participe) et de nombreux spectacles. Les premières années d'ouverture sont rythmées par la querelle entre les fans de PICCINNI (1728-1800) nommés les "piccinistes" et les fans de GLUCK (1714-1787) nommés les "gluckistes" (dont Marie Antoinette qui intervient pour favoriser Glück).

 

 

Le rideau et Figaro

 

Pierre Augustin de BEAUMARCHAIS par Jean-Marc Nattier (XVIIIe siècle). Image choisie par monsieurdefrance.com  :  Public domain, via Wikimedia Commons

Pierre Augustin de BEAUMARCHAIS par Jean-Marc Nattier (XVIIIe siècle). Image choisie par monsieurdefrance.com  :  Public domain, via Wikimedia Commons

 

C'est à cette époque que Glûck propose une nouveauté : fermer les rideaux quand on change de décors alors que cela se faisait, habituellement, à la vue du public. Le jeune Mozart épate tout le monde à l'été 1778 avec "les petits riens" dont il a composé la musique (1756-1791). C'est aussi ici, en 1784, que BEAUMARCHAIS (1732-1799) donne la premiere de son "mariage de Figaro". Une pièce de théâtre qui annonce la Révolution Française puisqu'on entend "qu'avez vous fait pour tant de biens" et le fameux "vous ne vous êtes donné que la peine de naître" lancé à un noble à une époque où tout repose sur la naissance, surtout les privilèges. Le 8 juin 1781, un nouvel incendie ravage l'opéra du Palais royal en faisant 12 morts. Tous les décors sont perdus. En attendant de rebâtir un nouvel opéra, les spectacles sont donnés en l'hôtel des menus-plaisirs (le garde meuble du roi) avant d'être installé dans un nouvel endroit. 

 

 

Comédiennes, danseuses et courtisanes.

 

"La Clairon", grande comédienne (et courtisane) du XVIIIE siècle représentée par le peintre Van LOO en Médée (XVIIIe siècle). Image choisie par monsieurdefrance.com : Public domain Wikimedia Commons.

"La Clairon", (Claire Léris), grande comédienne (et courtisane) du XVIIIE siècle représentée par le peintre Van LOO en Médée (XVIIIe siècle). Image choisie par monsieurdefrance.com : Public domain Wikimedia Commons.

 

De nombreuses comédiennes et danseuses ont travaillé à l'opéra au cours de siècle. Au XVIIIE siècle, les comédiennes sont extrêmement célèbres. Elles allient souvent deux activités, une activité artistique mais aussi une activité de courtisanes. Entretenue par de puissants nobles (ou bourgeois), elles mènent grand train. Le XIXe siècle continue cette "habitude" avec les danseuses. D'où l'expression "avoir sa danseuse" pour parler d'un agrément qui vous coûte de l'argent mais qui vous apporte du plaisir. 

 

 

Et les bouchons 

 

Jusqu'en 1780, le protocole décide longtemps de l'emplacement des calèches et carrosses qui transportent le public. Ainsi, les princes ou les ministres peuvent se garer en premier et les bourgeois en dernier. Ce sont aussi les princes ou les ministres qui peuvent déplacer leur véhicule en premier. Les autres doivent donc attendre leur bon vouloir et leur sortie de salle pour pouvoir bouger à leur tour ce qui provoque (déjà) des bouchons inextricables dans le quartier. 

 

 

La porte Saint Martin 

 

Le théâtre de la Porte Saint Martin en 1791. Image choisie par monsieurdefrance.com : Par Jean-Baptiste Lallemand — Bibliothèque nationale de France, Domaine public / Gallica.fr

Le théâtre de la Porte Saint Martin en 1791. Image choisie par monsieurdefrance.com : Par Jean-Baptiste Lallemand — Bibliothèque nationale de France, Domaine public / Gallica.fr

 

Suite à l'incendie de 1781, Nicolas LENOIR (1733-1810) architecte de la reine Marie Antoinette promet de construire un nouvel opéra en moins de trois mois. Il tient parole (les ouvriers travaillent jour et nuit) et il réalise le Théâtre de la Porte Saint Martin, situé au 18 boulevard Saint Martin à Paris. 1800 places, 4 rangs de loges et une première donnée le 27 octobre 1781 avec "Adèle de Ponthieu" de PICCINNI. On y donne "Tibulle et Délie" en 1784, c'est le premier opéra composé par une femme : Mademoiselle de BEAUMESNIL (1748-1802). Peu avant la prise de la Bastille, le théâtre est pris par la foule qui pille notamment les sabres dans les accessoires (les hâches et massues en carton sont judicieusement laissées sur place si on en croit une lettre du directeur de l'époque). On dit que ces sabres ont servi pour la Prise de la Bastille le 14 juillet 1789. En 1791, on affiche pour la première fois les noms des chanteurs et danseurs des spectacles qui sont donnés. Après avoir donné quelques spectacles "patriotiques" le lieu est fermé en 1794. Il faut dire que les directeurs, FRANCOEUR et CELLERIER, ne sont pas réputés pour être des révolutionnaires acharnés. L'un d'entre eux a même passé un an en prison. Il devient un lieu de stockage. Il ouvre de nouveau ses portes en étant dédié au théâtre en 1802. Il est toujours un lieu de spectacle aujourd'hui (ainsi que le théâtre du Petit Saint Martin spécialisé dans les humoristes). 

 

 

Un théâtre : 2 attentats. 

 

L'attentat de la rue Saint Nicaise vise Napoléon sur la route de l'Opéra à la demande de sa femme Joséphine qui veut se distraire. Gravure d'époque. 

L'attentat de la rue Saint Nicaise vise Napoléon sur la route de l'Opéra à la demande de sa femme Joséphine qui veut se distraire. Gravure d'époque. 

 

Face à la bibliothèque Nationale, le théâtre de Mademoiselle Montansier prend le relais du théâtre de la porte Saint Martin devient le "théâtre national" (ou théâtre des arts). On y découvre le premier spectacle en 1794. La salle est énorme puisqu'elle peut accueillir 2800 spectateurs et qu'elle est dôtée d'une belle fosse qui peut accueillir plus de 50 musiciens. Les bals masqués reprennent en 1807 avec l'assentiment de Napoléon 1er, pas rancunier, puisqu'il est victime d'une tentative d'attentat le 24 décembre 1800 alors qu'il se rend à l'opéra. Il en sort miraculeusement indemne alors qu'il y 22 morts et que 46 maisons de la rue Saint Nicaises sont détruite.. L'assassinat du Duc de Berry (1778-1820) est, hélas, réussi. L'héritier du roi Louis XVIII est poignardé à la sortie du spectacle en 1820. Ce drame entraîne la fermeture de l'opéra de la rue de Richelieu qui est rasé sur ordre du roi. Un square est aménagé à la place. Il ne reste absolument rien du théâtre. 

 

La mort du duc de Berry Par Cibot. Source de monsieurdefrance.com : wikimedia commons / domaine public.

La mort du duc de Berry Par Cibot. Source de monsieurdefrance.com : wikimedia commons / domaine public.

 

 

L'Opera Le Peletier

 

La grande salle de l'opéra Le Peletier en 1864. Concue comme provisoire, elle reproduisait exactement celle de l'opéra de la rue de Richelieu. Elle a duré plus de 50 ans. 

La grande salle de l'opéra Le Peletier en 1864. Concue comme provisoire, elle reproduisait exactement celle de l'opéra de la rue de Richelieu. Elle a duré plus de 50 ans. 

 

Suite à la destruction de l'opéra de la rue Richelieu après la mort du duc de Berry, on construit un nouvel opéra provisoire : l'Opéra Le peletier parce qu'il est situé dans cette rue près du boulevard des italiens (opéra provisoirequi va durer plus de 50 ans). Sur les plans de l'architecte François DEBRET (1777-1850), on crée une salle en 1 an seulement et on réutilise des éléments de l'opéra de la rue de Richelieu. Elle peut accueillir 1800 spectateurs et elle est équipée de nouveautés telle que l'éclairage des effets spéciaux par des lampes à gaz. Elle est célèbre pour sa qualité sonore, dûe probablement à sa structure provisoire, donc légère. Elle a cependant un inconvénient : elle est au milieu des rues étroites du vieux Paris ce qui expose l'empereur Napoléon III aux attentats. Il préfèrerait un Opéra aux accès bien dégagés. Ca tombe bien les travaux du Baron Haussmann sont en train de remodeler Paris. L'opéra Le peletier est victime d'un incendie dans la nuit du 28 au 29 octobre 1873. Sa destruction entraîne l'accélération des travaux d'un nouvel opéra : le Palais Garnier. 

 

 

Naissance de l'opéra Garnier

 

L'empereur Napoléon III par Hippolyte FLANDRIN. 

L'empereur Napoléon III par Hippolyte FLANDRIN. 

 

En 1858, visé par un attentat alors qu'il se rendait à l'opéra Le Peletier, Napoléon III décide de la construction d'un nouvel Opéra dans un lieu dégagé qui evitera de passer par le réseau inextricables des rues de Paris. Un concours pour une "Académie impériale de musique et de danse" est lancé en 1860. Ils sont plusieurs à répondre. Celui qui est selectionné s'appelle Charles Garnier. Il a été choisi à l'unanimité par le jury (présidé par le seul fils batard de Napoléon 1er : Charles Léon Walewski). Il faut dire que son projet est ambitieux, peut être trop pour certains qui, devant les dorures imaginées reprochent : "trop d'or ! Trop d'or !". Il faudra du temps pour tout faire puisque commencés en 1861 (même si la première pierre est posée en 1862) les travaux durent plus de 10 ans, nterrompus par des problèmes budgétaires et la guerre de 1870, et l'opéra de Paris est inauguré le 5 janvier 1875. 

 

Charles GARNIER et ses proches collaborateurs. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Gallica.fr 

Charles GARNIER et ses proches collaborateurs. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Gallica.fr 

 

 

En même temps que les travaux de Haussmann

 

On n'imagine plus l'immense chantier qu'a été Paris pendant près de 40 ans pour lui donner son allure actuelle. A partir de 1858, Par la volonté de Napoléon III, le préfet de Paris, le Baron Haussmann lance des travaux colossaux pour remanier profondément Paris qui, à l'époque, est encore très proche de la cité du moyen-âge, avec ses rues étroites, ses maisons à pans de bois. On détruit des quartiers entiers pour percer de vastes avenues, on crée des jardins... Le seul quartier auquel on ne touche que fort peu c'est le quartier du Marais. L'opéra est un des chantiers de l'époque, situé en haut d'une avenue qui lui est dédiée. Un terrain compliqué à exploiter d'ailleurs puisque de forme triangulaire. 

 

"Trop d'or" jugeaient les détracteurs du projet de Charles GARNIER... Photo choisie par monsieurdefrance.com : Gilmanshin via dépositphotos.com 

"Trop d'or" jugeaient les détracteurs du projet de Charles GARNIER... Photo choisie par monsieurdefrance.com : Gilmanshin via dépositphotos.com 

 

 

Charles GARNIER

 

Charles GARNIER image choisie par Monsieurdefrance.com : Truchelut photographe de l'Institut de France. 

Charles GARNIER image choisie par Monsieurdefrance.com : Truchelut photographe de l'Institut de France. 

 

Charles GARNIER est né à Paris le 6 novembre 1825, d'une famille sarthoise d'origine. Après des études aux Beaux-arts, il est pensionnaire de la Villa Medicis à Rome. Il voyage et se fait l'oeil en Italie, en Grèce et à Istanbul. L'Orient le marquera beaucoup notamment par les couleurs. Et cette passion des couleurs est l'une de ses marques de fabrique. Il remporte à l'unanimité le concours de 1861 pour la création du nouvel opéra de Paris. On lui doit aussi de nombreuses constructions en Italie, à Vittel (il a dessiné une partie de la station thermale vosgienne) ou encore à Monaco où il a signé le casino de Monte-Carlo. 

 

Le Casino de Montecarlo à Monaco est né de l'esprit de Charles GARNIER. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Garsya via depositphotos.

Le Casino de Montecarlo à Monaco est né de l'esprit de Charles GARNIER. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Garsya via depositphotos.

 

 

L'inauguration

 

Au terme de 15 ans de travaux, l'Opéra est inauguré le 5 janvier 1875. Mal vu après la chute de l'empereur, non seulement Charles GARNIER n'est pas mis à l'honneur mais il n'est même pas invité officiellement. Il est obligé d'acheter sa place (en 2e classe). Les célèbres bal costumés de l'opéra reprennent aussitôt. Une tradition commencée en 1715 qui dure jusqu'en 1903 et devient passée de mode. La République n'hésite pas à utiliser ce monument voulu par l'empire et le président Félix FAURE y reçoit le Tsar Nicolas II de Russie et sa femme pour une représentation en 1896.

 

L'inauguration de l'opéra. Peinture d'époque. 

L'inauguration de l'opéra. Peinture d'époque. 

 

L'opéra Bastille

 

C'est le dernier Opéra construit à Paris. L'Opéra Bastille a été inauguré en 1989 à l'emplacement de la célèbre Bastille (détruite après sa prise en 1789) pour célébrer le bicentenaire de la Révolution Française. Edifiée à l'emplacement de l'ancienne gare de Paris Bastille, la salle présente 2745 place assises. La fosse peut accueillir 150 musiciens. Comme l'opéra-Garnier, c'est un concours qui a permis de choisir l'architecte, en l'occurence Carlos OTT. L'inauguration a eu lieu  en grande pompe le 13 juillet 1989 en présence de François MITTERRAND, Président de la République et de 30 chefs d'états dont Bush Père ou Margaret TATCHER. 

 

 

La façade de l'Opéra-Bastille. Photo choisie par monsieurdefrance.com : TKKurikawa via depositphotos

La façade de l'Opéra-Bastille. Photo choisie par monsieurdefrance.com : TKKurikawa via depositphotos

 

 

Comment se rendre à l'Opéra Garnier ? 

 

La facade depuis la Place de l'Opéra / Photo choisie par monsieurdefrance.com : Abadesign via Depositphotos.

La facade depuis la Place de l'Opéra / Photo choisie par monsieurdefrance.com : Abadesign via Depositphotos.

 

Adresse 

Place de l'Opéra, 75 009 PARIS ou 8 rue scribe, 75 009 PARIS. L'entrée se fait par la rue Scribe. 

 

Métro 

Station Opéra (lignes 3, 7 et 8), Station Chaussée d’Antin (lignes 7 et 9), Station Madeleine (lignes 8 et 14)

 

R.E.R 

Ligne A station AUBER

 

Bus 

Lignes 20 / 21 / 27 / 32 / 45 / 52 / 66 / 68

 

Parking 

Q PARK Bruno Coquatrix : Rue Bruno Coquatrix, 75 009 PARIS

Parking Meyerbeer Opéra : 3 rue de la Chaussée d'Antin, 75 009 PARIS

Parking Haussmann Lafayette : 48 boulevard Haussmann, 75 009 PARIS

 

Site officiel

Le site officiel est ici 

 

 

 

Horaires et tarifs Opéra de Paris

 

L'intérieur de l'Opéra Garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : depositphotos.com

L'intérieur de l'Opéra Garnier. Photo choisie par monsieurdefrance.com : depositphotos.com

 

Horaires 

 

Le Palais Garnier / Opéra de Paris est ouvert tous les jours de 10H00 à 17H00 (Dernière entrée 45 minutes avant la fermeture). 

N.B : d'abord c'est un lieu de spectacle et donc de travail pour les artistes. Il arrive fréquemment que la salle soit fermée pour permettre des spectacles ou des répétitions. Ensuite, les bagages ne sont pas autorisés. Enfin, Monsieur de France vous donne un aperçu. Pour avoir les horaires actualisés et reserver, passez toujours par le site officiel. 

 

Tarifs 

 

Tarifs 2023 : 15 euros en individuel. 10 euros en tarif réduit. 

L'accès est possible pour les Personnes à Mobilité Réduite. 

Monsieur de France vous donne un aperçu. Pour avoir les tarifs actualisés et reserver, passez toujours par le site officiel. 

 

Programme officiel 

 

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Jérôme Prod'homme

Jérôme Prod'homme

Jérôme est "monsieur de France" l'auteur de ce site.