Tout commence le 5 novembre
L'arrivée des emissaires allemands à la Capelle dans l'Aine quelques instants après que la caporal Sellier a sonné le cessez-le-feu avec son clairon. Source monsieurdefrance.com : Wikipedia / Gallica.fr
Ce jour-là, le 5 novembre 1918 au sommet de la Tour Eiffel quand un message, en morse et émit depuis la Belgique annonce une demande d'armistice par l'État-major allemand. Deux jours plus tard, le 7, le Front s'ouvre dans l'Aisne, à la Capelle, pour laisser passer les 6 voitures transportant les représentants allemands. Pour la première fois depuis plus de 1500 jours, le clairon du caporal-clairon Pierre SELLIER, fait retentir la mélodie du Cessez-le-feu. Ce clairon est désormais exposé au musée de l'armée aux Invalides à Paris. Les voitures allemandes traversent le Nord de la France, ravagé par la guerre, avant d'être reçue par l'État-major allié commandé par le Maréchal FOCH qui vérifie si les militaires, qui viennent de descendre de voiture, demandent bien un armistice. "Oui, nous le demandons" répondent-ils. Les négociations sont courtes. Le 11 novembre 1918, à 2H15 du matin, les délégations se rencontrent une dernière fois dans un wagon de la forêt de Rethondes, non loin de Compiègne. L'armistice est signé entre 5H12 et 5H20 le 11 novembre. La fin des combats est fixée à 11H00 le même jour : 11 Novembre 1918.
Ils viennent de signer l'Armistice. Photo pris à Rethondes dans la forêt de Compiègne. On distingue le maréchal Foch est au premier plan, second sur la droite, accompagné par les deux amiraux britanniques Hope Wemyss. Source : Wikipedia.
Le 11 Novembre 1918 à 11H00
La foule place de l'Opéra à Paris le 11 novembre 1918. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Gallica.fr
À ce moment précis, le clairon se fait de nouveau entendre pour sonner le cessez-le-feu, mais cette fois sur toute la ligne de Front. Bien vite, la nouvelle se repend dans toutes les villes de France et d'Europe, la Première Guerre mondiale vient de s'achever. Pour la France, elle a duré 1561 jours, soit 52 semaines depuis 1914. Plus de 8 000 000 de Français ont été mobilisés. Plus d'1 400 000 ont été tués. 300 000 ont été mutilés. Certains, défigurés, sont surnommés avec tristesse "les gueules cassées". Leur association sera à l'origine de la Loterie Nationale pour aider à financer les soins et les pensions de ces hommes au corps détruit. Plus de 2 000 000 de soldats sont invalides à plus de 10 %. C'est toute une génération qui a été sacrifiée.
Le défilé de la victoire le 14 juillet 1919. Photo choisie par monsieurdefrance : carte postal via wikipedia.
A Paris, plus d'un million de personnes descendent dans la rue pour célébrer la victoire. Mais c'est bien plus tard, le 14 juillet 1919 que le défilé de la Victoire célèbre la fin de la guerre à Paris avec 1000 soldats mutilés à sa tête, précédant les généraux alliés et les troupes. Ce défilé militaire sera le dernier à passer sous l'Arc de Triomphe. 2 an plus tard, en 1921, on installe la tombe du Soldat Inconnu au coeur du monument. En 1923, on allume pour la première fois la Flamme du Soldat Inconnu. Elle est ranimée chaque soir depuis ce jour-là.
Le dernier mort Français : Augustin Trébuchon
Augustin TREBUCHON. Dernier mort français de la Première Guerre mondiale.
Le 11 novembre 1918, la guerre tue encore. Ils sont plusieurs milliers à mourir ce jour-là même si la date inscrite sur leur acte de décès est le 10 novembre parce qu'on considérait qu'on ne pouvait pas être mort le jour de la Victoire. Il semble que le dernier mort français soit le soldat Augustin Trébuchon. Né le 30 mai 1878 en Lozère, berger (et accordéoniste émérite) Augustin TREBUCHON est mobilisé au tout début de la guerre, le 4 août 1914. Il fait donc toute la guerre, du premier au dernier jour. Il combat dans la Marne, la Somme, à Verdun... Le 11 Novembre, il est à Vrigne-Meuse dans les Ardennes le long de la rivière quand il reçoit un message à acheminer à son capitaine. La soupe est avancée à 11H30 et il faut prévenir les hommes. TREBUCHON s'élance dans les tranchées alors que quelques tirs sporadiques continuent de se produire même si la nouvelle de l'armistice est parvenue jusque là des deux côtés. à 10H55, ce 11 novembre 1918, un coup de feu claque et Augustin TREBUCHON, 40 ans, s'écroule. Il est mort d'une balle dans la tête, 5 minutes avant la fin de la guerre. Lors du Centenaire de l'armistice, en 2018, le soldat TREBUCHON a été honoré par le premier Ministre Edouard PHILIPPE au pied du monument aux morts de Malzieu-Forain, en Lozère.
1562 jours après Jules André Peugeot.
Jules André PEUGEOT, le premier mort de la Grande Guerre.
Le premier mort de ce conflit qui allait emporter plus de 1 400 000 Français s'appelle Jules André PEUGEOT. INstituteur, né à Etupes, dans le Doubs, en 1893 il se porte au devant d'une patrouille allemande qui a violé la frontière française alors que la guerre n'est pas encore officiellement déclarée (elle le sera le lendemain, 3 août 1914). A Joncheray, en France-Comté, alors qu'il se porte au devant de 5 soldats allemands leur intimant l'ordre de s'arrêter, le sous-lieutenant allemand Camille MAYER, 20 ans, tire 3 balles. La 2e atteint le caporal PEUGEOT. Les français répliquent et Camille MAYER est tué. C'est le premier mort allemand de la Première Guerre Mondiale. Parvenant à marcher encore, malgré la balle qui l'a touché à l'épaule, il s'écroule en arrivant dans une ferme. Il meurt à 10H07, le 2 Août 1914. Le corps, confié à sa mère, repose quelques heures dans son lit d'enfance de la maison familiale avant d'être inhumé le 4 août 1914 auprès de son grand-père dans le cimetière. C'est le premier soldat Français à périr dans un conflit qui fera plus de 40 000 000 de morts dans le monde.
Un jour férié depuis 1922
La loi du 24 octobre 1922 a fait du 11 novembre un jour ferié de commémoration nationale c'est le jour du souvenir. Depuis le 28 février 2012, le 11 novembre est consacré à tous les Morts pour la France, donc non seulement ceux de la Première Guerre mondiale, mais aussi de tous les conflits auquel la France a pris part.
Des cérémonies chaque année
Chaque année, le 11 novembre, on se réunit en présence du Maire devant le Monument aux morts. Ce jour-là, on dépose une gerbe de fleurs et on lit les noms inscrits au monument au Mort. Après chaque nom, on dit "mort pour la France". Souvent, en présence d'une fanfare, on sonne aux morts au début et à la fin de la lecture. Ensuite une minute de silence est respectée et on entonne la Marseillaise.
Le monument aux morts de Lignières Orgères en Mayenne. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Jérôme Prod'homme (c)
A Paris, la tradition veut que le Président de la République, un bleuet à la boutonnière, remonte les Champs-Elysées et marque un premier arrêt devant la statue de Georges CLEMENCEAU et lui rende hommage en déposant une gerbe tricolore. Ensuite, il continue à remonter les Champs jusqu'à l'Arc de Triomphe. Là, il passe les troupes en revue. avant de s'incliner devant la tombe du Soldat Inconnu, d'y déposer une gerbe de fleurs, et de ranimer la Flamme de la Dalle Sacrée.
L'arc de triomphe à Paris. Photo choisie par monsieurdefrance.com depositphotos.