Noël en France France

La cheminée ? C'est une vieille histoire !

On sait toutes et tous que le Père Noël passe par la cheminée. Et ça fait un moment puisque la Cheminée remonte au moins à l'époque romaine. La cheminée a très longtemps été le centre de la maison avant de devenir décorative. On trouve des cheminées dans de nombreux châteaux en France et, contrairement à ce qu'on pourrait penser, Versailles n'est pas l'endroit où on en compte le plus. Une petite histoire de la cheminée pour préparer le passage du Père-Noël ça vous dit ?

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Très vieille invention que la cheminée

 

Si on considère que la cheminée c'est l'endroit par lequel s'échappe la fumée d'un feu, alors elle est aussi ancienne, quasiment, que l'invention du feu. Mais si on considère qu'il faut un conduit pour parler de cheminée, on peut considérer que les premiers fours ont amené la création du conduit de cheminée. En tous cas, le mot français "cheminée" vient du grec "Kaminos" qui a donné "Camina" en latin ce qui veut dire "le chemin". Entendez par là : le chemin de la fumée. 

 

 

Le Moyen-âge construit les premières cheminées. 

 

Une cheminée du moyen âge. photo choisie par monsieurdefrance.com : Shaiith79 via dépositphotos.

Une cheminée du moyen âge. photo choisie par monsieurdefrance.com : Shaiith79 via dépositphotos.

 

On considère que c'est au XIe siècle, autour de l'an 1000 donc, qu'on a commencé à construire des cheminées telles qu'on les connaît aujourd'hui pour se chauffer. Plutôt dans les châteaux, d'abord, les abbayes aussi. Souvent une seule cheminée pour tout le monde, dans les abbayes, et dans une pièce nommé "le chauffoir". Les moines venaient y réchauffer leurs doigts avant de retourner enluminer des manuscrits. On y faisait dégeler l'encre en hiver. Certaines cheminées du moyen-âge sont absolument énormes, telles que celles du Mont-Saint-Michel qui sont impressionnantes et qui permettaient de cuire un boeuf entier pour nourrir les nombreux pélerins venus prier Saint Michel. 

 

Au Moyen-âge et à la Renaissance, on est souvent dans la cheminée pour être très proche de la chaleur, ce qui explique aussi la taille de certaines cheminées dans les châteaux. Illustration choisie par monsieurdefrance.com : By H. Pareag - Scan book XIXe s, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15651535

Au Moyen-âge et à la Renaissance, on est souvent dans la cheminée pour être très proche de la chaleur, ce qui explique aussi la taille de certaines cheminées dans les châteaux. Illustration choisie par monsieurdefrance.com : By H. Pareag - Scan book XIXe s, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15651535

 

Au moyen-âge, c'est souvent la seule partie en pierre de la maison, le reste étant très souvent en bois (ce qui occasionne des incendies énormes dans certaines villes). Tout est concentré autour de la cheminée, une seule par maison, qui est alimentée en permanence, sauf la nuit à cause du risque d'incendie, d'où le "couvre-feu", ce moment où, dans les villes, une cloche sonne pour rappeler aux habitants d'avoir à couvrir le feu, autrement dit à éteindre le feu dans la cheminée. On y trouve toujours une marmite qu'on monte et qu'on descend sur une crémaillère pour avoir plus ou moins de chaleur pour cuire les aliments. C'est toujours au moyen-âge qu'on commence à parler de "feux" ou de "conduits" pour compter les habitants dans un endroit. On compte par feux, autrement dit par famille, et les impôts sont répartis par feux, peu importe combien de personnes sont autour. Un vrai casse-tête, d'ailleurs, pour les historiens d'aujourd'hui que ces rescencements par feux qui ne sont pas très précis. 

 

 

La cheminée c'est royal

 

Quelques unes des 262 cheminées du château de Chambord. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Image par cristouclap de Pixabay

Quelques unes des 262 cheminées du château de Chambord. Photo choisie par Monsieurdefrance.com : Image par cristouclap de Pixabay

 

La Renaissance offre les premières cheminées vraiment décoratives. On les trouve dans les grandes demeures. Le roi de France se doit d'avoir des cheminées et d'en imposer. Elles sont souvent sculptées et décorées avec les lys de France ou avec les emblèmes du roi. Ainsi, on trouve dans les châteaux de la Loire des cheminées décorées avec le F de François 1er ou avec des salamandres, son emblème. A propos de François 1er, c'est le roi des cheminées ! Rien que pour le château de Chambord, qu'on doit à ce roi, il y a 262 cheminées. Pas une seule ne ressemble à l'autre. 

 

Le Porc-épic, symbole du roi Louis XII (1462-1515) figure sur une des cheminées du château de Blois. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Image par Julia Casado de PixabayLe Porc-épic, symbole du roi Louis XII (1462-1515) figure sur une des cheminées du château de Blois. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Image par Julia Casado de Pixabay

 

On pourrait imaginer Louis XIV, roi des rois, comme un as de la cheminée et bien pas du tout ! Le roi n'est absolument pas frileux. Pire ! Il gèle littéralement son entourage tant il n'est pas sensible au froid. On le voit, en plein hiver, ouvrir les fenêtres pour aérer et prendre l'air alors que sa femme, la marquise de Maintenon, est littéralement gelée. On compte donc très peu de cheminées à Versailles. Seulement 1170 sous Louis XVI, ce qui est fort peu pour un château qui accueille plusieur millier de personnes. 1 seule cheminée dans la chambre du roi. Louis XV, son arrière petit fils, en fait ajouter une tellement il a froid, notamment pour la cérémonie publique du lever pendant laquelle il est en chemise Ceci dit, même avec aussi peu de cheminée, le budget est absolument énorme. On compte plusieurs dizaines de milliers de fagots de bois pour alimenter les feux. Aujourd'hui, Versailles compte 352 cheminée, 1 pour 2 pièces et donc moins que de miroirs (il y en a 700). Si on ajoute à cela les courants d'air qui traversent le château, on se dit que la vie de courtisans n'était pas toujours simple et on comprend mieux pourquoi, lors de l'hiver 1709, le plus rigoureux des hivers que la France a connus, le vin a gelé dans le verre de Louis XIV...

 

Détail d'une cheminée du Salon d'Hercule à Versailles. Photo choisie par monsieurdefrance.Com : worldphotos via depositphotos.com

Détail d'une cheminée du Salon d'Hercule à Versailles. Photo choisie par monsieurdefrance.Com : worldphotos via depositphotos.com

 

 

La cheminée conquiert la France

 

Le XVIIIe et surtout le XIXe siècle voit l'avènement de petites cheminées dans toutes les pièces, y compris dans les chambres, ce qui est tout nouveau à l'époque. Des cheminées ouvertes, qui chauffent d'ailleurs assez mal qui sont progressivement remplacée par des poëles dans de nombreuses régions, notamment dans l'Est. En Alsace, en Lorraine, dans le Jura... On remplace les cheminées par des poëles en faïence ou en fonte, qu'on alimente avec des du charbon. C'est d'ailleurs le charbon qui commence à sonner le glas des cheminées. Il est compliqué de faire brûler dans une cheminée ce charbon qui produit une fumée noire que la cheminée a bien du mal à évacuer. 

 

Détail d'une des cheminées du château de Cheverny en France. Photo choisie par monsieurdefrance.com : jérôme Prod'homme (c)

Détail d'une des cheminées du château de Cheverny en France. Photo choisie par monsieurdefrance.com : jérôme Prod'homme (c)

 

 

La cheminée en France aujourd'hui 

 

Le chauffage a bien changé au fil du temps. Au gaz, à l'electricité, avec des pompes à chaleur... On a tellement de possibilités de se chauffer que la cheminée est beaucoup moins utile d'aujourd'hui. Elle reste cependant importante en France puisqu'on compte 1 700 000 cheminées à foyer ouvert et près de 6 000 000 de cheminées fermées. Ce qui fait qu'on consomme plus de 51 000 000 de stères de bois en France. 

 

 

Et le Père-Noël dans tous ça ? 

 

Le Père Noel en 1848 sortant d'une cheminée. illustration choisie par monsieur de France : via wikicommons : of Howitt's Journal of Literature and Popular Progress for 1848

Le Père Noel en 1848 sortant d'une cheminée. illustration choisie par monsieur de France : via wikicommons : of Howitt's Journal of Literature and Popular Progress for 1848

 

Heureusement, le Père-Noêl vit avec son temps et la disparition des cheminées par lesquelles il passait au XIXe siècle quand on a commencé à le découvrir ne l'empêche heureusement pas de faire sa distribution. Loin de là ! 

 

photo : depositphoto

Jérôme Prod'homme

Jérôme Prod'homme

Jérôme est "monsieur de France" l'auteur de ce site.