1 Guillotin donne son nom à la guillotine
Le Docteur Guillotin / Image choisie par monsieurdefrance.com : Par https://wellcomeimages.org/indexplus/obf_images/0f/0d/d7884e52ccca5c0d499818091130.jpgGallery: https://wellcomeimages.org/indexplus/image/V0002456.htmlWellcome Collection gallery (2018-03-30): https://wellcomecollection.org/works/nhqh82bv CC-BY-4.0, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=36396843
Guillotin n'a pas inventé la guillotine et pourtant...
Victor Hugo a dit un jour « Il y a des hommes malheureux. Christophe Colomb ne peut attacher son nom à sa découverte ; Guillotin ne peut détacher le sien de son invention. » Joseph Ignace Guillotin, né à Saintes en 1738, est de ces hommes marqués malgré eux. D’ailleurs, on raconte que les cris d’un condamné à mort auraient déclenché l’accouchement de sa mère. Ironie du sort : bien plus tard, un certain Monsieur Guillotin, sans aucun lien avec lui, aurait été exécuté par l’instrument portant ce nom. En tous, Guillotin et devenu medecin, à l'hôpital d'Arras où il a longtemps exercé. Il est devenu député au tout début de la Révolution Française en 1789. Il a, notamment, travaillé sur la peine de mort qui était appliquée de manière différente selon le statut social ou le crime. Il a voulu, en fait, la même mort pour tous.
La signature de Guillotin / Photo choisie par monsieurdefrance.com : wiki commons
Ceci dit attention, Guillotin n’a jamais inventé la machine qui l'a rendu célèbre. L’idée vient du docteur Louis, un médecin originaire de Metz : au départ, on appelait d’ailleurs l’appareil « Louison ». Remarquez, les surnoms n'ont pas manqué à la guillotine ! On l’a aussi surnommée « le moulin à silence », « la veuve », ou encore « le rasoir national ». Si la guillotine porte aujourd’hui ce nom, c’est parce que Joseph Ignace Guillotin s’est battu pour qu’elle soit adoptée. Non par cruauté, mais par humanisme.
L'idée : une seule mort pour tous et sans souffrance
Avant la Révolution, les méthodes d’exécution variaient selon le rang social et le crime : pendaison, écartèlement, décapitation… parfois avec une maladresse dramatique. On se souvient d’un comte ayant enduré 29 coups de hache avant d’être décapité. Guillotin voulait changer cela : « Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil, et vous ne souffrez point », disait-il. Son but ? Une mort rapide et identique pour tous, sans distinction. Il a tellement défendu cette nouvelle invention de son époque, qui tranchait la tête de la manière pour tous, qu'on a fini par lui donner le nom de guillotine. il l’a même renié toute sa vie. Jusqu’à sa mort en 1814, Guillotin qualifiait cette association, entre son nom et la machine, de « tache involontaire de ma vie ». L’Histoire, parfois, emprisonne un homme dans une image bien loin de ce qu’il voulait incarner.
La guillotine en fonction sur la place de la Révolution (devenue la place de la concorde à Paris) / Photo choisie par monsieurdefrance.com : Par Pierre-Antoine_Demachy (1807) — site Gallica, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15569614