C’est Claude Rouget de l’Isle qui l’a imaginée en Alsace.
Au coeur de la Révolution Française, le maire de Strasbourg, le B=baron de Dietrich, fervent patriote, dont deux des enfants se sont engagés pour défendre la France, demande à Rouget, un officier militaire qu'il connait bien et qui taquine aussi la Muse, de quoi galvanier les volontaires. Rouget s’y met, il compose le « chant de guerre des armées du rhin » dans la nuit du 25 au 26 avril 1792.
Pourquoi la Marseillaise ?
C'est vrai que c'est étonnant ce nom de "Marseillaise" alors que le chant est né... En Alsace. En fait, on dit la Marseillaise parce qu'elle a été rendu célèbre par les fédérés de Marseille montant sur Paris. C’est en la chantant qu’ils sont partis à l’assaut du château des tuileries lze 10 août 1792. Elle a résonné encore quand la République a été proclamée quelques jours plus tard. Les parisiens l'adoraient et la chantaient encore et encore cette "marseillaise" au point qu’elle est devenue emblématique de la Révolution Française. Devenue hymne national le 14 juillet 1795, elle est devenue aussi emblématique de la République
Supprimée, rétablie... La Marseillaise a suivi l'histoire mouvementée de la France.
Du coup, elle est muselée sous l’empire. Idem sous la monarchie. Rétablie par la République, elle est interdite "sans autorisation" sous le régime de Vichy avant d'être rétablie à la Libération. Hymne national depuis 1879, on lui connait pourtant une version russe, une version catalane, espagnole, Mao a voulu l’entendre pendant la grande marche. Même les Beatles ont aimé la marseillaise
Sculptée sur la façade de l’Arc de Triomphe, elle veille sur le soldat inconnu qui l’a sûrement chantée quand il était vivant. Ré-orchestrée par Berlioz, accélérée par Valéry Giscard d’Estaing quand il était président, elle continue d’émouvoir les citoyens et le Monde quand elle rugit chaque fois que, de tristesse, de colère, ou de joie… vibre le cœur de la France.
Qu'est devenu Rouget de l'Isle ?
Il a connu une vie aussi mouvementée que son oeuvre. Emprisonné sous la Terreur parce que jugé par assez républicain, libéré ensuite, il s'est battu contre les chouans. Ennemi de Napoléon, à qui il a écrit tout le mal qu'il pensait de lui, très mal vu de Louis XVIII et encore plus de Charles X, qui n'avaient pas oublié que Rouget était le compositeur de l'hymne qui avait accompagné la disparition de la monarchie, il a fini sa vie ruiné dans sa petite maison de Choisy, après avoir dispersé l'héritage paternel. Tout juste si Louis Philippe, Roi des Français, lui a attribué une pension. Mort le 28 juin 1836, il a longtemps reposé au cimetière de Choisy avant que les Français ne déposent ses cendres aux Invalides en 1915.
Les paroles de la Marseillaise :
REFRAIN
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur...
Abreuve nos sillons !
COUPLETS
I
Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes
REFRAIN
II
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
REFRAIN
III
Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
REFRAIN
IV
Tremblez, tyrans et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis !
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tout prêts à se battre.
REFRAIN
V
Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !
Épargnons ces tristes victimes,
A regret, s'armant contre nous ! (Bis)
Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
REFRAIN
VI
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
REFRAIN
***
COUPLET DES ENFANTS
Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
REFRAIN