L'objectif de l'opération "Overlord" : débarquer en Normandie
Le débarquement sur la plage de Omaha photographié par un soldat américain. Photo choisie par monsieurdefrance. Domaine public américain via WikiCommons.
Percer le mur de l'Atlantique
L'idée du Débarquement de Normandie, dont le nom de code est "opération Neptune", c'est de percer le mur de l'Atlantique et d'entrer dans l'Europe occupée par les nazis. C'est le départ d'une opération plus vaste : l'opération Overlord qui vise a pénétrer en France occupée et à la libérer du joug nazis avant de poursuivre vers l'Allemagne. L'équivalent a déjà commencé en Italie en septembre 1943, avec succès et les armées alliées progressent dans la péninsule italienne. Plusieurs endroits ont été imaginés : les Pays-Bas, pour aller plus vite en Allemagne, et la France. La Bretagne, le Nord de la France, ou la Normandie, dans le Cotentin ou le Calvados. La Normandie a fini par s'imposer comme l'endroit idéal pour percer et s'accrocher sur le continent européen pour disposer de la tête de pont nécéssaire pour lancer plus de 1 000 000 d'hommes à la reconquête de la Liberté.
Un soldat allemand sur le mur de l'Atlantique en Gironde. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Par Bundesarchiv, Bild 101I-263-1580-13 / Wette / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5410588
Une préparation intense
Dans les mois précédents le débarquement, la Grande Bretagne augmente les effectifs militaires présents sur son sol. Les soldats américains sont toujours plus nombreux. Le matériel militaire est de plus en plus important. On installe tant de bases aériennes sur le sol britannique qu'il est habituel de plaisanter en disant qu'un avion peut littéralement rouler sur tout le territoire britannique sans jamais décoler puisque en enchainant les bases aériennes. Les soldats sont entrainés sur des plages ressemblantes à celles qu'ils vont prendre d'assaut en Normandie. Ces plages ont été désignées suite aux repérages fait par des hommes en combinaison de plongées venus dans de petits sous marins sur les plages françaises pour mesurer leur déclinivité, prendre des échantillons de sable... On sait tout, ou presque de ces plages. Elles sont aussi étudiées dans les livres français qui les évoquent et qui sont dans les bibliothèques anglaise. C'est ainsi qu'on découvre que certaines plages peuvent être terrible pour les chars à cause de l'eau et du sable mélés qui peuvent former une espèce de sable mouvant. On adapte donc les chars à ce sol. Grâce à la Résistance Française, on a pu reconstituer tout ou partie des installations allemandes du mur de l'Atlantique qui vont être attaquées. Les soldats s'entraînent d'arrache-pied. On fait même une sorte de répétition générale des assauts prévus sur Omaha et Utah avec l'Opération TIGRE. Opération qui s'avère un fiasco.
Utah Beach. L'une des plages du Débarquement de Normandie. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Depositphotos
Les "bigots" et l'opération Tigre
C'est d'autant plus catastrophique qu'on a cru perdre des "bigots". Les bigots sont des membres de l'armée qui sont parmi les très très peu nombreux à savoir où aura lieu le débarquement de Normandie. Bigot c'est leur nom de code. Ils travaillent dans des endroits où personne ne rentre jamais (pas même pour faire le ménage, ce qui n'est pas sans agacer...). Or, lors de l'Opération Tigre, le 27 avril 1944, 10 "bigots" sont tués au large d'une plage anglaise. Ils ont sur eux des informations cruciales dont le lieu et la date prévus pour le Débarquement. On va donc déployer les grands moyens pour être sûr de leur mort et surtout pour récuperer les corps et les informations que les victimes avaient sur elles. On en retrouve 9 le jour même. Il faudra plusieurs jours pour retrouver le 10e corps finalement rejeté par la mer. S'il n'avait pas été retrouvé, il aurait peut être fallu tout recommencer dans le doute que les allemands aient pu trouver le corps et les cartes du débarquement qu'il avait sur lui.
Des soldats américain lors de l'entrainement de l'Opération Tigre. Photo choisie par monsieurdefrance.Com : Par U.S. Signal Corps, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24413761
L'opération Mulberry et le port artificiel d'Arromanches
L'objectif du Débarquement c'est de percer le mur de l'Atlantique pour pouvoir y débarquer facilement et régulièrement des hommes et des armes. Et pour cela il faut un port. C'est d'ailleurs l'une des raisons de l'échec du raid de Dieppe en 1942 : pas de port disponible. On envisage un temps de prendre celui de Cherbourg, mais il est l'une des forteresses décrétées par Hitler lui même. Ces forteresses sont sur-armées et on ordre de ne jamais se rendre, quitte à se suicider sur place. Cherbourg est imprenable. De même pour les ports bretons (Saint Malo par exemple) et les ports de la côte Normande ne sont pas assez vastes pour accueillir des milliers de bâteaux et d'hommes. Un officier lance alors, comme une boutade, qu'il faudrait construire un port au moment de débarquer. Loin d'être prise à la rigolade, son idée est creusée. On décide donc de l'opération "Mulberry" (mûre en Français) qui consiste en la fabrication d'un port en pièces détachées qui sera installé une fois les plages prises d'assaut. Ce port est constitué de caissons de béton armé qu'on va couler dans un ordre bien défini et qui seront reliés par des passerelles qui monteront ou descendront au gré des marées. Un pipeline, parti de Grande Bretagne, arrivera au port artificiel pour délivrer l'essence nécéssaire aux milliers de véhicules (chars, camions...). Longtemps stockés au port de Londres dans le plus grand secret, les caissons suivent l'armada au matin du 6 juin et ils ont installés. C'est ainsi que nait le port artificiel d'Arromanches, dont les restes visibles disent toujours l'énorme taille du port créé par les alliés en juin 1944.
Ils vont diriger le Débarquement de Normandie Au premier rang : le maréchal en chef de l'Air Arthur Tedder ; le général Dwight D. Eisenhower ; le général Bernard Montgomery. Rangée arrière : le lieutenant-général Omar Bradley ; l'amiral Bertram Ramsay ; le maréchal en chef de l'Air Trafford Leigh-Mallory ; le lieutenant-général Walter Bedell Smith. Photo choisie par monsieurdefrance.com domain public via WikiCommons.
En juin 1944, tout le monde est prêt même si quasiment personne ne sait où le Débarquement aura lieu. Personne et surtout pas les nazis qui se perdent en conjecture pour tenter de savoir où tout ça va se produire et quand. S'ils le découvrent, ils peuvent espérer y concentrer leurs forces et repousser l'assaut maritime. C'est dire l'importance du secret...
L'espionnage pour réussir le Débarquement
Une plage normande. Photo choisie par monsieurdefrance.com : ChiccoDodiFC via depositphotos.
Un secret total
Les nazis, eux aussi, pensent que les Alliés souhaitent débarquer. Ils ont longtemps hésité entre le Nord de la France et la Normandie comme lieu possible de ce débarquement. Conscients de cela, les alliés, au premier rang desquels les britanniques, ont tout fait pour persuader les allemands que le Débarquement se ferait dans le Nord de la France. Les bombardements, par exemple, ont été deux fois plus importants qu'en Normandie, pour que les militaires nazis, comptant les bombes, considèrent que, si elles étaient si nombreuses dans le Nord, c'est là que le Débarquement aurait lieu. Les alliés font en sorte que les Allemands pensent que le débarquement aura lieu ailleurs qu'en Normandie. Le secret étant total, des mesures sont prises pour éviter les fuites. Ainsi, un jeune homme s'étant vanté auprès de ses parents de savoir où le Débarquement aurait lieu est arrêté et mis en prison pendant les opérations. Ayant réussi a perçer le code ENIGMA qui permet aux nazis de communiquer par radio, les Alliés peuvent constater qu'à priori les nazis ne se doutent de rien.
Les noms des plages
Pour éviter que quelqu'un identifie les lieux imaginés pour le Débarquement, les noms français des plages sont gommés au profit de noms de code. Ainsi, lors d'une réunion de travail, le général américain Omar Bradley, demande à deux de ses officiers qui viennent de l'état du Nebraska de lui dire de quelles villes. Utah pour l'un. Omaha pour l'autre. 2 noms de villes du Nébraska qui sont attribués à deux plages. Un peu plus tard, les britanniques proposent leurs noms de codes, toujours un peu originaux, très simple et même un peu amusants. Pour l'une il y a Goldfish, qui veut dire "poisson rouge", et qui est abrégé en Gold au fil du temps. De même pour Swordfish, qui veut dire "espadon" et qui sera raccourci en Sword. Enfin pour la 5e plage, les anglais proposent "Jellyfish" pour "méduse", abrégé en Jelly, qui sonne comme "Gelly" qui veut dire... Confiture. Trop c'est trop. Churchill demande un changement de nom. C'est un officier canadien qui résoud le problème en proposant de prendre le prénom original de son épouse : Juno. Accepté. Ouf !
Ces noms de plages causeront des sueurs froides en mai 1944 lors qu'ils seront l'objet d'une grille de mots croisés dans le journal très populaire "le Daily Photograph". Cette grille contient les mots "OVERLORD" "UTAH" et "OMAHA". Le concepteur du jeu, un professeur, est aussitôt arrêté et interrogé. Il finira finalement par convaincre que cette grille était un pur hasard. L'alerte a, en tous cas, été chaude.
Un faux général Montgomery
En Mars 1944, repéré par hasard dans un café, Un acteur australien nommé Clifton James, d'une ressemblance frappante avec Montgomery, le chef des armées britannique est recruté. Il suit le général partout pour prendre ses intonations, ses poses... Habillé comme son modèle, doté d'un doigts factice (il avait perdu un doigt, on a du lui en poser un faux en caoutchouc), l'acteur est envoyé à Gibraltar en tournée d'inspection en tant que Montgomery le 25 mai 1944. L'idée c'est que les espions allemands le voient et considèrent que si le chef des armées britanniques du Débarquement est au sud de l'Espagne, il n'est pas à la tête de ses hommes et donc, le Débarquement n'est pas pour ces jours là.
Clifton James le sosie de Montgomery. / source de monsieurdefrance.com : wikipedia / Wikicommons
Le vrai Général Bernard Law Montgomery. / source de monsieurdefrance.com : wikipedia / Wikicommons
Et même une fausse armée en caoutchouc
Alors que grâce à leur maitrise du radar, les britanniques savent repérer les avions allemands et les détruire, ils laissent sciemment passer des avions au dessus du Sud Est de l'Angleterre et voir, du dessus, une armée. Regagnant l'Allemagne sans dommage, les pilotes peuvent témoigner que la plus grosse armée est positionnée tout près des côtes qui mènent au nord de la France. Un intox magistrale nommée "operation Fortitude" puisqu'il s'agit d'une fausse armée. Des chars en caoutchouc qui font illusion vus du dessus. Les anglais n'ont rien laissé au hasard en défonçant les champs alentour comme si des roues de chars nombreux étaient passées là. Le général américain Patton est nommé chef de cette armée fantôme, et on prend soin de le faire donner des ordres par radio pour qu'ils soient captés par les allemands qui vont finir par imaginer que cette armée est l'armée de débarquement américaine et qu'au vu de sa position géographique, elle va débarquer dans le Pas-de-Calais.
Un char Sherman... Gonglable.. Source de Monsieurdefrance.com : Wikipedia / Wikicommons.
La prévision météo la plus stressante de l'histoire du monde.
Les prévisions météos sont capitales pour la réussite du Débarquement. Personne n'espère un temps radieux, d'autant que ce début juin 1944 est très pluvieux en Grande-Bretagne et en France, mais il faut trouver le moment où le temps sera plus calme pour en faire la date de début des opérations. C'est dire la pression immense qui pèse sur les épaules de James Stagg, le prévisionniste de l'armée alliée. Il propose le 5 juin, et ce jour là, le convoi commence à partir, avant d'être stoppé net. Un seul bateau continue. il sera stoppé, heureusement, un peu plus tard, avant d'aller faire le Débarquement tout seul... Les prévisions sont plus fiables pour le lendemain 6 juin. Les soldats restent donc dans les navires, enfermés, 24H de plus avant de partir.
La carte météo du 5 juin 1944 en Europe de l'Ouest. Source de Monsieurdefrance.com : wikipedia.
Les allemands, eux aussi, scrutent la météo, mais ils n'ont pas les bonnes informations parce qu'ils n'ont aucun ballon sonde dans l'Atlantique ce qui leur permettrait de distinguer l'amoindrissement des perturbations météos. Pour eux, le temps à venir est toujours aussi pluvieux et venteux et il ne permet pas un débarquement. Ils sont sereins au point qu'une réunion des généraux allemands de l'Ouest est prévue à Rennes le 6 juin et la plupart des officiers est en route pour la Bretagne. Même le maréchal Rommel, qui a prévenu que les alliés débarqueraient sous la pluie au petit matin, est reparti en Allemagne pour fêter l'anniversaire de sa femme.
Toutes les nationalités sont prêtes à combattre.
Les drapeaux des nations alliées sur une plage de Normandie. Photo choisie par monsieurdefrance.com : francofox via depositphotos.com
Dans les armées alliées, on trouve les principales nations libres bélligérantes comme les Etats-Unis d'Amérique, le Royaume de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, mais aussi les pays du Commonwealth que sont le Canada (dont les québecquois, de retour sur la terre de leurs ancêtres), l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Il y a aussi des soldats des pays occupés par les nazis : les Forces Françaises Libres (qui viennent de se choisir la Croix de Lorraine pour emblème) dont le fameux commando Kieffer, les forces de l'Armée Polonaise de l'Ouest, les forces Belges libres, les forces tchecoslovaques libres et les forces norvégiennes.
Le chemin inverse du descendant de Roger de Montgomery
A propos de retour aux sources, c'est un peu le cas aussi pour le chef des armées britanniques Bernard Law Montgomery dont l'ancêtre Roger de Montgomery s'est élancé en sens inverse de son descendants puisqu'il était aux côtés de Guillaume le Conquérant dans la conquête de l'Angleterre lors de la bataille de Hastings en 1066. Sa famille a longtemps eu des fiefs en Grande Bretagne et en Normandie. Le général est passé non loin des lieux d'origines de sa famille que sont Saint-Germain de Montgommery et Sainte-Foy de Montgommery. Roger de Montgomery a fini sa vie dans une abbaye anglaise à prier pour son salut.
Le Jour J
Photo choisie par monsieurdefrance.com : Depositphotos.
L'arrivée d'un immense et incroyable convoi
Le débarquement est possible grâce à des milliers de navires : du plus gros destroyer moderne au plus modeste vieux bâteau militaire, en passant par des centaines de barges Higgins. Au total, ce sont 4266 navires de transport et 722 navires de guerre qui s'élancent pour traverser la manche au soir du 5 juin 1944. Ils sont étalés sur 35 km et transportent 156 115 soldats alliés. Plus tôt, à 2H du matin, 11 500 avions dont 3000 bombardiers sont partis de Grande Bretagne pour larguer des parachutistes derrière le mur de l'Atlantique et bombarder les sites stratégiques.
Le cuirassé américain Nevada en action au matin du DDAY. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Par Official U.S. Navy photograph — http://www.history.navy.mil/photos/images/g250000/g252412c.htm, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=732832
Avec son lot de surprises bonnes ou mauvaises .
Le débarquement se passe aussi bien que possible. Même si les pertes sont tragiques, elles sont inférieures à celles qu'imaginaient les commandants alliés. En revanche, tout ne se passe pas comme prévu... Utah beach n'est pas la plage initialement prévue, on arrive à 2 kms de la plage désignée. Le général Roosevelt (lointain cousin du président Roosevelt) décide de commencer là où il est arrivé plutôt que d'essayer de rejoindre l'endroit initial. De même, les parachutistes ne tombent pas aux endroits initialement prévus. A Sainte Marie du Mont, proche de Utah beach, ils sont nombreux à tomber dans le marais (et à s'y noyer), ou très disséminés, ce qui leur demandera beaucoup de temps pour se retrouver. Près du village, on trouve même plus de chefs que de soldats, ce qui fait dire à un officier "jamais si peu d'hommes auront été commandés par autant d'hommes". A Sainte Mère Eglise, les parachutistes attérissent au beau milieu du village alors qu'un incendie fait rage et qu'en plus des habitants qui se relaient pour éteindre les flammes, les soldats allemands sont nombreux. Ils tirent sur les parachutistes qui tombent du ciel. L'un de ces parachutiste attéri sur le clocher de l'église où sa toile s'accroche. L'homme se retrouve suspendu dans le vide. Personne ne le voit, mais lui voit ses camarades se faire massacrer. Il y restera de longues heures, assourdi par le bruit des cloches sonnant l'alarme. Son histoire a été racontée dans le film "le jour le plus long".
Souvenir du soldat américain resté accroché au clocher de Sainte-Mère-Eglise dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Packshot via depositphotos.
A Omaha, le bombardement n'a pas bien visé et les installations allemandes sont indemnes, il faut donc attaquer en gravissant les falaises pour prendre les allemands à revers. Du coup, alors qu'à Utah Beach, à l'Ouest, la percée a lieu dans la foulée, c'est loin d'être le cas à Omaha. Il y a des bouchons sur les plages à cause de l'arrivée massive des barges et de leur contenu en hommes ou en matériel. Le front du Calvados reste très peu épais et surtout il faudra des semaines avant de réussir à percer vers Caen qui devait être prise rapidement selon le plan prévu. Les haies créent une mauvaise surprise aux soldats. Elles sont très nombreuses dans cette normandie d'elevage et, constituées d'arbres séculaires aux racines puissantes, elles sont autant de remparts naturels pour les soldats allemands. De même, les chars ne peuvent pas les percer.
La "ménagerie à Hobo"
Le général Percy Hobart (1885-1957) Photo choisie par monsieurdefrance.com : Par Tanner (Lt), War Office official photographerPost-Work: User:W.wolny — This photograph H 20697 comes from the collections of the Imperial War Museums (collection no. 4700-37), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=444902
C'est le génie de Percy Hobart qui va tout changer. Cet ingénieur britannique, beau frère du général Montgommery, est un inventif impressionnant. Chaque problème rencontré par les chars le fait réfléchir et trouver la solution pour résoudre le problème. Il invente par exemple le char "fascine" qui porte sur lui des fagots de bois qui serviront à boucher les fossés. Le char "Fléaux" fait tourner des chaines devant lui pour faire exploser les mines qui sont enfouies sur les plages. Le char crocodile est équipé d'un lance-flamme à la place de la mitrailleuse traditionnelle. Le char rhinocéros va permettre de percer les haies plutôt que les escalader. On fixe dessus des barres de fer qui défoncent les talus et permettent de passer.
Le char Bobine imaginé par Percy Hobart permet de dérouler une sorte de grand tapis qui permet aux autres chars de rouler sur les sables mouvants des plages normandes à marée basse. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Par Laing (Sgt), War Office official photographerPost-Work: User:W.wolny — This photograph H 37411 comes from the collections of the Imperial War Museums (collection no. 4700-37), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=440646
La resistance en action
Via les "messages personnels" de la BBC, les réseaux de resistances français ont été prévenus d'avoir à préparer l'arrivée des alliés. Ils se mettent en action. Des réseaux téléphoniques, voies ferrés... Sont détruits. De nombreux resistants sont fait prisonniers et tués.
En Normandie : le martyr des villes
Au moment du Débarquement, des bombardements se produisent en Normandie. Ce sont les gares qui sont visées pour entraver le déplacement de divisions allemandes qui pourraient remonter vers la Manche. De nombreuses villes sont touchées par des bombardements avant et après le 6 juin. Elles seront nombreuses à être détruites lors de cette "Bataille de Normandie" qui vient de commencer. Caen, Argentan, Falaise, Saint Lô, Cherbourg, Flers... seront dévastées. Avec plus de 10 000 morts entre juin et août 1944, et toutes ces destructions, la Normandie paie un très lourd tribu à la Liberté. Elle ne l'oubliera jamais. Ni ceux qui sont venus, au péril de leur vie, mettre fin à la nuit nazi.
Caen, ravagée par les bombardements. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Par US Army — Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7472260
Le début de la Bataille de Normandie
Des soldats allemands prisonniers. Ils sont extrêmement jeunes. Certains n'ont pas 15 ans. Le reich n'a plus assez d'hommes pour tenir sur deux fronts, à l'Ouest et à l'Est. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Par Auteur inconnu — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=129289136
Overlord va réussir.
Le Débarquement est donc le tout début d'une plus vaste opération qui est entrée dans l'histoire sous le nom de "Bataille de Normandie". Près de 3 000 000 de soldats alliés participent à cette bataille avant de partir libérer Paris. Une bataille de plusieurs mois qui commence le 6 juin et se termine le 29 août 1944. Les alliés réussissent à percer vers Avranches, au sud du Cotentin puis vers la Bretagne. Coupée des troupes allemandes, la forteresse de Cherbourg tombe. Après avoir lancé une partie de leurs troupes libérer la Bretagne, les alliés font face à une contre offensive allemande. Après avoir mis fin à cette contre offensive, les alliés contournent la Normandie par le sud avant de remonter. C'est à ce moment là que d'autres troupes alliées réussissent à percer sur Caen. Les deux parties se retrouvent près de Falaise, fermant ce qu'on a appelé "la poche de Falaise" et pilonnant littéralement les troupes allemandes qui sont vaincues. Libérées à l'arrière, les armées alliées peuvent aller vers Paris qui est libérée par la seule division Française : la 2e D.B. Au sud, le Débarquement de Provence permet de libérer le sud du pays. Les alliés se retrouvent dans les Vosges et en Belgique pour attaquer l'Allemagne (qui s'éffondre à l'Est face à l'armée soviétique).
Des chars allemands détruits dans la Poche de Falaise par les soldats polonais. Photo choisie par monsieurdefrance.com : Par Auteur inconnu — Press services of 1st Polish Armoured Division,press released by Polish Government Ministry of Information Photo Service in 1944.Franciszek Skibiński Falaise, Warszawa 1984, ISBN 83-05-11205-5.Tadeusz Antoni Wysocki 1 Polska Dywizja Pancerna 1939-1947 : geneza i dzieje 2nd edition. Warszawa 1994, ISBN 8311082197, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1065401
Le souvenir aujourd'hui
La carte, très bien faite par Normandie Tourisme, qui présente les sites à voir en rapport avec la Bataille de Normandie. Copie d'écran Normandie Tourisme.
La Normandie n'a, évidemment, jamais oublié cet évenement historique d'ampleur mondiale qui s'est déroulée sur son sol. Les villes en portent le souvenir dans la pierre puisqu'elles ont quasiment toutes été reconstruites au moins en partie après la guerre. De nombreux cimetières, américain, britanniques, allemands... Se trouvent en Normandie et sont l'objet de beaucoup de soins. Enfin des lieux de culture permettent de continuer à connaître cette histoire. Vous pourrez découvrir les 5 plages du DDAY en cliquant ici.
A l'occasion du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie de nombreuses manifestations ont été mise en place. Normandie Tourisme a mis en place un site très bien fait et une carte qui montrent tout ce qu'on peut voir et découvrir Normandie en rapport avec le Débarquement. Vous trouverez toutes les infos ici.