Un trésor énorme dans l'océan indien
Un trésor toujours à découvrir image choisie par monsieurdefrance.Com Three-shots de Pixabay
Un bâteau plein de richesses en baie de Saint Denis
Deux bâteaux ressemblants à ceux de l'époque de la Buse. Image choisie par monsieurdefrance.com : par Rujhan Basir de Pixabay
S'il existe vraiment, le trésor de la Buse est le plus grand trésor de l'histoire de la piraterie. Des historiens l'estiment à 4 ou 5 milliards d'euros. Le 8 avril 1721, le pirate Olivier Vasseur, dit "La Buse" et son complice, Taylor, arrivent à la Réunion, en provenance des iles Mascareigne non loin de Madagascar. Et ils découvrent, en rade de Saint Denis de la Réunion, "la vierge du Cap", un navire portugais. Pas n'importe quel navire puisqu'il s'agit du navire amiral de la flotte portugaise. Il fait 800 tonneaux, il est défendu par 72 canons. Une bête ! Et dans ce navire, il y a ce que deux hommes très riches ont pu accumuler comme richesses pendant 10 ans dans les colonies portugaises. Ces deux hommes qui ont mis toute leur fortune dans les cales du bâteau sont Luís Carlos Inácio Xavier de Meneses, comte d'Ericeira, vice-roi des Indes orientales portugaises et Don Sebastian de Andrado, l'archevêque de Goa. Des diamants, des barres d'or et d'argent, de la soie, des oeuvres d'art... Il y en a pour plusieurs tonnes au total. Et le bâteau est mal en point, il a pris une tempête peu avant d'arriver.
L'assaut des pirates
Un pirate imaginé par Intelligence artificielle. Illustration choisie par monsieurdefrance.com : par Ivana Tomášková de Pixabay
Ce qui épate, dans ce qui s'est passé, c'est l'incroyable culot de la Buse et de Taylor qui ne perdent pas de temps et attaquent le bâteau (pas tant gardé que cela d'ailleurs) et qui le prennent. Le comte d'Ericeira écrira plus tard qu'il a âprement défendu le navire et qu'il a fini par croûler sous le nombre de forbans, mais il n'est pas impossible que pour avoir moins honte d'une telle perte, il a inventé un peu en inventant un combat qui n'a existé. Il est plus probable qu'il n'a rien vu venir et que c'est depuis le rivage qu'il a vu le bâteau être pris et emporté par les forbans. En tous cas, le combat tourne très vite à l'avantage des pirates. La prise de ce bâteau c'est juste énorme. Et les habitants de la Réunion sont médusés de le voir partir au loin. Il est renommé "le victorieux" par les nouveaux "propriétaires", la Buse et Taylor qui continuent ensuite à écumer le Pacifique avec plus ou moins de succès. Ils prennent le "ville d'Ostende", puis "la duchesse de Noailles" qui ne les satisfait pas parce qu'il ne transporte "que" des esclaves et qu'ils décident de brûler (ce qui entraîne la mort affreuse des esclaves).
La Buse : sa vie et sa fin.
Il n'est pas impossible que la Buse ait ressemblé à ce pirate généré par IA Il est mort un peu après ses 30 ans . Illustration choisie par monsieurdefrance.Com Felix Lichtenfeld de Pixabay
Qui est "la buse" ?
Visiblement, Olivier Vasseur est né à Calais, en France, le 4 janvier 1695. A Calais, près de la mer donc et c'est vers elle qu'il se tourne, comme énormément de calaisiens d'ailleurs. Il a 21 ans quand on le signale une première fois dans l'histoire de la piraterie au moment où il aide Samuel Bellamy à devenir pirate. Ce sera d'ailleurs l'un des plus célèbres, sous le nom de "Black Sam", le prince des pirates. Ecumant d'abord la mer des Caraïbes, il fini par la quitter, comme quasiment tous les pirates, quand les différentes nations qui se partagent ces iles décident de mettre les moyens pour poursuivre les voleurs. L'amérique n'étant plus aussi interressante, c'est le golfe de Guinée qui devient le terrain de chasse des forbans, puis le Pacifique. Olivier Vasseur, devenu "la buse" monte en grade, visiblement, et devient un peu incontournable dans la profession. Un coup du sort le met mal en point en 1720 quand son navire coule au large de Mayotte. Récupéré par deux autres pirates, Edward England et John Taylor, il fini par s'associer avec eux. Une ménage à trois qui ne dure pas bien longtemps puisqu'en avril 1721, Taylor et "la buse" ne supportent plus England et décident de l'abandonner sur l'ile Maurice, avant d'aller voir ce qui se passe du côté de l'ile Bourbon, à l'époque, devenue l'ile de la Réunion de nos jours. C'est à ce moment là, en avril 1721, qu'ils entrent dans les sources officielles et qu'on a vraiment des documents les concernants. Et c'est logique puisque c'est le moment où ils font le casse du siècle en prenant "la vierge du cap" et son fabuleux trésor. Il a seulement 26 ans quand il réussit cet exploit.
Un navire du 17e siècle sur la mer. Photo choisie par monsieurdefrance : ArtemKnyaz via depositphotos
Après la prise : une pause
L'ile Sainte Marie où La Buse est resté 8 ans en tant que passeur pour les navires. Photo choisie par Monsieurdefrance.Com : Par M worm — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3529288
Après avoir fait quelques prises supplémentaires, et après s'être disputés, Taylor et "la buse" se séparent et chacun vit sa vie. La Buse s'installe sur l'ile Sainte Marie, au large de la baie d'Antogil à Madagascar et il cesse la piraterie C'est là qu'il apprend qu'une loi propose aux flibustiers de cesser de voler et de venir s'établir à l'ile de la Réunion ou à l'Ile Maurice qu'il faut peupler. Tout le monde est gagnant : les pirates peuvent se faire une vie plus tranquille et les autorités peuvent avoir la tranquilité pour le commerce. La Buse ne donne pas suite à cette possibilité. il reste à Sainte Marie ou il est passeur pendant 8 ans. Son travail consiste à monter dans les navires qui passent au large et qui ne connaissent pas assez bien les fonds pour les aider à traverser la baie et à continuer leur voyage en toute sécurité.
Fait prisonnier, la Buse est pendu
La Buse a été pendu à la Réunion. Il avait 34 ans. Photo choisie par monsieurdefrance.com : depositphotos
C'est justement alors qu'il fait son travail de passeur, en 1729, qu'il est reconnu par Piotr Héros, un ancien pirate qui est à bord du navire négrier du capitaine Dhermitte. Attrapé et confondu, La buse fini le trajet à fond de cale. Il faut dire que c'est une belle prise pour Dhermitte, il est très célèbre. On pense d'ailleurs que Dhermitte a tout fait pour passer près de Madagascar pour avoir une chance d'attraper le plus célèbre pirate du moment. C'est donc chose faite et la Buse débarque à l'ile de la Réunion bien malgré lui. Il y est emprisonné et aussitôt jugé. Il est jugé coupable de piraterie et pendu comme le stipule le jugement qui dit "Le Conseil l’a condamné et condamne à faire amende honorable devant la principale porte de l’église de cette paroisse, nu en chemise, la corde au col et tenant en sa main une torche ardente du poids de deux livres, pour là, dire et déclarer à haute et intelligible voix que méchamment et témérairement il a fait pendant plusieurs années le métier de forban, dont il se repent et demande pardon à Dieu, au Roy. […] Exécuté à cinq heures du soir le sept juillet mil sept cent trente" C'est chose faite donc le 7 juillet 1730 devant l'église du lieu. Il a 34 ans. La tombe de La Buse est toujours là, au cimetière de Saint Paul de la Réunion.
Où est le trésor de la Buse ?
Plan de l'isle Bourbon (devenue la Réunion) 17e siècle. Illustration choisie par monsieurdefrance.com : via gallica.fr / BNF
Il est sûrement à la Réunion.
"Où est le trésor ?" c'est la question que tout le monde se pose, y compris quand la Buse est vivant. Il refuse de le dire au gouverneur qui le questionne. Il est pourtant quasi certains que la Buse a caché son trésor et a très peu puisé dedans. Il le dit lui même, allant vers la corde, au moment où il traverse un pont. Ceux qui l'escortent le voient regarder les maisons qui s'alignent sur le trajet et ils l'entendent dire "avec ce que j'ai caché ici, je pourrais m'acheter toute l'ile". Au moment d'être pendu, il aurait lancé une feuille de papier sur laquelle était écrit un cryptogramme et il aurait dit "mon trésor à qui saura le prendre !"
Un rivage de l'ile la Réunion. Photo choisie par monsieurdefrance.Com : zx6r92 viadepositphotos
Ce qu'on sait du trésor de la Buse
Ce qui semble sûr c'est qu'il se trouve à la Réunion. En effet, les deux pirates, Taylor et La Buse, ont du vider le navire avant de continuer à écumer les mers comme ils l'ont fait quelques mois ensuite. Sinon impossible de remplir de nouveau les cales. Et puis, il y a ce qu'a dit la Buse en traversant le pont : "avec ce que j'ai caché ICI". Ceci dit, il ne faut pas exclure un peu de forfanterie, un dernier moment de panache, avant de mourir. La Buse a peut être juste voulu en mettre plein la vue avant de mourir. C'est d'ailleurs ce qu'on longtemps pensé de nombreux historiens. Ce qui a fait changer les choses c'est la feuille du cryptogramme.
Le cryptogramme de la Buse :
Le cryptogramme de la Buse. Saurez vous le déchiffrer ? Par Bibliothèque Nationale, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=402090
On a longtemps pensé que cette feuille n'avait jamais existé, mais dans les années 1930, un conservateur de la Bibliothèque Nationale de France nommé Charles de la Roncière assure avoir vu ce cryptogramme qui lui avait été montré par une certaine Madame Savy, une femme originaire des Seychelles, dont la famille le possédait. Ce papier a déclenché une grande chasse au trésor qui continue encore aujourd'hui. Certains comme le français "Bibique" (1934-1995) lui ont consacré leur vie.