L'origine de pleurer comme une Madeleine se trouve dans la Bible.
Une représentation de Marie Madeleine / Illustration choisie par monsieurdefrance.com : La convertion de Marie Madeleine, par Paul Véronèse — The Conversion of Mary Magdalene, National Gallery via http://blog.naver.com/PostView.nhn?blogId=chansol21&logNo=50044252561&categoryNo=30&viewDate=¤tPage=1&listtype=0, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30387838
Marie de Magdala pleure sur ses pêchés
Il est dit dans les évangiles que Marie de Magdala, qu'on connait sous le nom de Marie Madeleine, rencontrant Jésus, s'est jetée à ses pieds, les arrosany de ses larmes en pleurant sur ses péchés. Elle était prostituée. On la représente souvent dans les églises uniquement vétue de ses cheveux. C'est à elle que Jésus serait apparu en premier au matin de Pâques. En tous cas, ces larmes de Marie Madeleine, elles n'ont pas échappé à nos prédécesseurs, qui ont, très tôt, imagé le fait de pleurer à chaude larme par "pleurer comme une Madeleine" (notez le M majuscule, c'est comme Marie Madeleine qu'on pleure). L'expression est attestée dès le moyen-âge, mais au fil du temps elle a fini par être un peu moqueuse et désigner quelqu'un qui en fait trop en pleurant. En tous cas, absolument rien à voir avec le gâteau de ma grand-mère, ou plutôt de Madeleine...
Marie Madeleine repentante représentée par le Caravage / CaravaggioMagda.jpgOriginally uploaded 9 februari 2005 kl.07.17 by sv:Användere:Lamré, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=167718
Pourquoi on dit une madeleine pour désigner le gâteau ?
Avouez que c'est trop bon les madeleines ! Photo choisie par monsieurdefrance.com : Depositphotos
Un chef en colère et une servante qui sait improviser
C'est une histoire amusante qui nous emmène en Lorraine. C'est là que régnait un grand gourmand au 18e siècle : le roi Stanislas (1677-1737). Et Stanislas, comme tous les monarques de l'époque, se déplaçait beaucoup et aimait bien changer de château. C'est ainsi qu'il est arrivé un soir dans son château de Commercy (55) sans prévenir à l'avance. Cette arrivée impromptue n'a pas été du tout du goût du chef dans les cuisines et, de colère, il est parti et il a laissé le repas en plan. Alors qu'on se demandait comment on allait dire au roi qu'il n'aurait pas de dessert, une jeune suivante, nommée Madeleine Paumier, a proposé d'improviser un dessert que lui faisait sa grand-mère et a réalisé la recette.
Stanislas / Illustration choisie par monsieurdefrance.com : wikipedia via wikicommons
"On l'appellera comme vous Madeleine "
Stanislas a donc goûté ce dessert improvisé qu'il ne connaissait pas, et il l'a trouvé tellement bon qu'il a demandé à rencontrer la personne qui l'avait fait. On dit qu'on lui a présenté Madeleine et que le roi lui a demandé le nom de ce dessert fabuleux. Quand Madeleine lui a répondu qu'il n'avait pas de nom, Stanislas a regardé la servante et ce qu'il y avait dans son assiette, et il a dit "et bien nous lui donneront votre nom : Madeleine". Pas forcément flatteur, remarquez, mais bien pratique pour le roi pour demander ce dessert quand il venait à Commercy. La recette est devenue très fameuse au 19e siècle parce qu'on vendait des madeleines aux soldats, nombreux, qui allaient rejoindre les casernes de Lorraine. À l'arrêt du train en gare de Commercy, des vendeuses de madeleines passaient dans les wagons pour vendre ces madeleines et donner de quoi se caler aux soldats. Plus tard, au 20e siècle, la madeleine est aussi devenue la spécialité de Liverdun, à 20 kms de Nancy. Cette fois, ce sont les touristes nancéiens, venus prendre le bon air, qui ont fait la célébrité des madeleines de Liverdun.
Des madeleines de Lorraine
La recette des madeleines est ici.
Ces deux sortes de madeleines existent toujours. Les madeleines de Commercy sont, généralement, plus moelleuses, et les madeleines de Liverdun sont plus fermes. Chacun ses goûts !