Une idée née d’une amitié
Tout commence en 1865, à l’initiative d’Édouard de Laboulaye, juriste et amoureux des États-Unis. Son idée est simple : offrir un grand monument pour célébrer le centenaire de l’indépendance américaine et sceller l’amitié franco-américaine. Le projet est confié à Auguste Bartholdi, un Alsacien qui rêve déjà de grandes statues colossales. Bartholdi imagine une femme drapée, majestueuse, tenant dans une main une torche, et dans l’autre une tablette gravée du 4 juillet 1776, date de la Déclaration d’indépendance américaine. À ses pieds, des chaînes brisées symbolisent la fin de l’oppression. Chaque détail est un message.
Auguste Bartholdi (1834 - 1904) par Nadar
Paris, capitale de la Liberté
La construction commence en 1875 à Paris, dans les ateliers Gaget, Gauthier & Cie. On peut venir la visiter : les Parisiens se pressent pour voir cette statue géante qui prend forme morceau par morceau. En 1884, elle est terminée : 46 mètres de cuivre martelé, épais d’à peine 2,5 mm, mais solide comme un roc grâce au squelette métallique conçu par Gustave Eiffel. Imaginez l’effet qu’elle produisait dans ces ateliers : un visage de 5 mètres de haut, une main de 5 mètres, un index de 2,40 m… On raconte que le visage de la Liberté s’inspire de celui de la mère de Bartholdi.
Le Lion de Belfort realsé par Bartholdi avant la Statue de la Liberté / photo par milosk50/Shutterstock.com
Un voyage en 350 pièces
Une fois achevée, la statue est démontée en 350 morceaux soigneusement emballés dans 214 caisses. Le navire Isère traverse l’Atlantique et arrive à New York en 1885, accueilli comme un héros. Pendant ce temps, les Américains, grâce à une souscription lancée par le journaliste Joseph Pulitzer, financent le piédestal de 47 mètres de haut, bâti sur Bedloe’s Island (aujourd’hui Liberty Island). Certaines pierres viennent de Lorraine, clin d’œil à l’amitié franco-américaine.
Le grand jour : 28 octobre 1886
La Statue de la Liberté est inaugurée le 28 octobre 1886. Le président Grover Cleveland prend la parole devant une foule immense : près d’un million de personnes se massent pour assister à l’événement. La torche s’élève à 92,99 m au-dessus du sol. La Liberté éclaire enfin le monde.
La statue de la Liberté / photo par luca amedei/Shutterstock.com
Le premier regard des migrants
À partir de 1892, Ellis Island devient la porte d’entrée des États-Unis. Entre cette date et 1954, plus de 12 millions de migrants débarquent après une longue traversée. La première image qu’ils voyaient était celle de la Liberté, silhouette géante, promesse d’une nouvelle vie. Pour beaucoup, cette statue restera le souvenir le plus fort de leur arrivée en Amérique.
Aujourd’hui, un monument universel
Inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984, restaurée pour son centenaire en 1986, la statue attire encore plus de 4 millions de visiteurs chaque année. Il faut gravir 354 marches pour atteindre sa couronne et admirer Manhattan. La torche originale, remplacée, est exposée dans son musée. Et en France, on peut admirer ses “petites sœurs”, comme celle qui se dresse sur l’île aux Cygnes à Paris, ou celle de Colmar, ville natale de Bartholdi. La Statue de la Liberté n’est pas seulement new-yorkaise : elle est universelle.
La statue de la Liberté / photo par Matej Hudovernik/Shutterstock.com
FAQ
Quelle est la hauteur et le poids de la Statue de la Liberté ?
Elle mesure 46 m (93 m avec le socle) et pèse environ 225 tonnes, dont 31 tonnes de cuivre et 125 tonnes d’acier.
Qui a conçu la Statue de la Liberté et pourquoi ?
Le sculpteur français Auguste Bartholdi l’a imaginée pour célébrer le centenaire de l’indépendance américaine et l’amitié entre la France et les États-Unis.
Quel rôle a joué Gustave Eiffel ?
Il a conçu la structure métallique interne qui donne sa solidité à la statue malgré sa finesse de cuivre.
Combien de pièces a-t-elle été envoyée aux États-Unis ?
La statue fut démontée en 350 pièces expédiées dans 214 caisses par le navire Isère.
Pourquoi la Statue de la Liberté est-elle un symbole ?
Parce qu’elle représente la liberté éclairant le monde, l’espoir d’un avenir meilleur, et l’amitié entre deux peuples.